France

Dans un rapport, SOS Homophobie dénonce la hausse des agressions physiques

Le constat accablant est signé SOS Homophobie. Insultes, crachats, discriminations et mêmes violences physiques : la haine contre les personnes LGBT+ reste « ancrée » dans la société française, s’alarme l’association mardi après la publication de son rapport annuel.

Grâce à sa ligne d’écoute et ses espaces numériques, l’association a recueilli en 2022 quelque 1.500 signalements relatifs à des situations de haine homophobe ou transphobe, soit un niveau à peu près stable par rapport à l’année précédente. L’évolution est en revanche « préoccupante » concernant les agressions physiques, en hausse de 28 % entre 2021 et 2022, soit une tous les deux jours, a souligné auprès de l’AFP Joël Deumier, coprésident de l’association.

« Malgré l’évolution des lois et des mentalités, aujourd’hui les personnes LGBT ne peuvent toujours pas vivre librement, telles qu’elles sont », a-t-il déploré. La violence, qui peut prendre la forme de « guets-apens tendus via des applications de rencontres », s’abat parfois sur les victimes « pour des motifs futiles et souvent inexistants », résument les auteurs du rapport.

Des discriminations subies par les couples LGBT+

Ils citent de nombreux cas, comme celui d’un couple d’hommes agressé à coups de couteau dans le métro, de deux femmes ayant découvert une vingtaine de crachats sur leur voiture, d’un jeune homme roué de coups par cinq agresseurs ou encore d’un autre harcelé par son voisin qui lui a lancé : « Tu es d’une race qui ne mérite pas de vivre. »

De nombreux témoignages font état de discriminations, concernant par exemple des agences immobilières, « qui refusent de louer ou de vendre à des couples ou familles » LGBT+. Un couple gay n’a pas pu louer une chambre dans un hôtel parisien, au motif que « ce n’est pas possible, deux hommes dans une chambre avec un grand lit ».

Après une hausse de 13 % en 2021, les actes transphobes ont encore augmenté de 26 % en 2022, une forme de rejet « banalisé » et entretenu par les établissements scolaires qui « refusent souvent toute modification administrative » du genre des élèves transgenres, dénonce le rapport.

Pour enrayer ces actes de haine, le gouvernement doit lancer une « campagne nationale de sensibilisation », réclame SOS Homophobie, pour qui il faudrait également « renforcer les moyens d’enquête » et mieux former les policiers et gendarmes, qui refusent encore trop souvent de prendre en compte les plaintes des victimes.