Belgique

Vooruit propose un “job de base” aux chômeurs de longue durée sous peine de perte d’allocation

Premier domaine : l’emploi. “Trop de gens passent leur temps chez eux à ne rien faire”, constate Conner Rousseau lors d’un point presse organisé jeudi au siège du parti. “Cela n’a aucun sens”, professe-t-il. C’est un cercle vicieux et une mauvaise chose pour tout le monde”. En règle générale, les chômeurs néerlandophones sont suivis par le VDAB, le service flamand de l’emploi. “Mais la réalité ne correspond pas à cette théorie”, estime Conner Rousseau. “Moins de 5 % des demandeurs d’emploi ont suivi une formation au cours de l’année écoulée et seuls 13 % d’entre eux ont dû se soumettre à une obligation de recherche d’emploi au cours de l’année écoulée”, observe-t-il. “Comment expliquer que 194 000 Flamands sont à la recherche d’un emploi et que 30 000 personnes n’ont plus de travail depuis cinq ans alors que le VDAB propose 75 000 offres d’emploi aujourd’hui ? s’interroge Rousseau.

Faut-il limiter les allocations de chômage dans le temps ? “Si on le fait à la hussarde, cela va être un désastre”

Emploi de base

Selon Vooruit, les demandeurs d’emploi devraient pouvoir bénéficier d’une formation linguistique ou numérique dès le premier jour et recevoir de l’aide pour préparer un CV anonyme en ligne dans un délai de deux semaines. Ils doivent également recevoir une offre d’emploi par mois de la part du VDAB et postuler deux fois d’initiative. Il est question de prévoir une évaluation tous les quatre mois à l’issue de laquelle le VDAB peut imposer une formation. “Nous proposons un tsunami de formations”, renchérit Conner Rousseau. Il y a des droits mais aussi des devoirs. Ceux qui refusent, risquent une sanction. Par exemple, la perte de l’allocation de chômage pendant plusieurs semaines. Au bout de huit mois, une formation en vue d’exercer un métier en pénurie peut être imposée. Si ces mesures ne conduisent toujours pas à un emploi au bout de deux ans, le VDAB propose un “emploi de base” que le demandeur d’emploi est tenu d’accepter. S’il ne le fait pas, l’allocation de chômage prend fin.

Conner Rousseau, qui veut rempiler à la tête de Vooruit, se pose en rempart contre le Vlaams Belang… et comme futur Premier ministre ?

Salaire minimum

Le président de Vooruit propose aussi de porter le salaire minimum à 14 euros par heure. De cette manière, la différence de revenus entre les gens qui travaillent et ceux qui ne travaillent pas augmentera, estime-t-il. Conner Rousseau préconise aussi d’assouplir la loi qui fixe la norme salariale afin de permettre aux secteurs et entreprises de compléter la marge établie au niveau interprofessionnel. Vooruit a également rappelé son attachement à l’indexation automatique des salaires. Le parti suggère toutefois une adaptation en cas de forte inflation : les bas salaires connaîtraient une indexation plus forte et les hauts salaires une indexation moindre.

Conner Rousseau est bien décidé à mettre le turbo pour réussir le défi de l’emploi. “Nos mesures s’inspirent des bonnes pratiques qui ont porté leurs fruits en Autriche, aux Pays-Bas, au Danemark. Nous sommes prêts.” A-t-il consulté le PS ? “Ce que font les autres partis politiques ne m’intéresse pas. Oui, j’ai des contacts réguliers avec le PS à chaque fois que j’en ai l’occasion. Pour ce qui est de nos mesures sur l’emploi, je ne peux pas vous répondre comme cela, je n’ai pas encore eu le temps de consulter ma boîte mail francophone”.