Belgique

« Le calendrier du burn-out! »: les étudiants se soulèvent contre la réforme de leur rythme scolaire

Un calendrier trop serré

La réforme des rythmes, portée par la Ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny, prévoit de s’aligner sur le nouveau calendrier de l’enseignement inférieur. Avec des sessions d’examens en décembre et en mai ainsi qu’une seconde session en juillet, les périodes d’étude et de cours pourraient être fortement perturbées.

En effet, les différentes périodes de blocus seraient raccourcies voire supprimées et, les périodes de cours raccourcies, les enseignants devraient voir la matière plus rapidement. Une situation qui ne plaît pas à la FEF (Fédération des étudiants francophones), qui dénonce le “manque de considération du gouvernement pour les étudiants”.

La réussite en Bac 1 est déjà très basse. Ces changements de calendrier ne vont faire qu’accroître le problème”, s’indigne Emila Hoxhaj, présidente de la FEF. “On parle même de seconde session en juillet. Les étudiants n’auront que trois semaines (au lieu d’un mois et demi) pour revoir la matière des cours qu’ils ont ratés”, ajoute-t-elle.

De plus, ce délai laisse “peu de temps aux étudiants qui doivent rendre leur mémoire ou réaliser un stage”, précise Emila. Ainsi, les étudiants n’auront que trois semaines pour retravailler leur mémoire raté ou refaire un stage refusé. Un délai qui semble loin des réalités du terrain.

Ce projet vient s’ajouter au nouveau décret paysage, entré en vigueur début septembre, qui prévoit qu’un étudiant de première année (Bac1) doit réussir tous ses crédits (tous ses cours) afin de pouvoir passer en deuxième année. Une règle qui, selon la FEF, “creuse un peu plus les inégalités entre les étudiants”.

D’autres problèmes

Plus de 25 000 étudiants bénéficient du CPAS. C’est 20 % de plus qu’en 2018. Aussi, pour financer ses études, un étudiant sur quatre travaille. Avec cette réforme, “certains étudiants, qui jobbent ou non, devront même, peut-être, repayer un minerval parce qu’ils n’auront pas eu le temps d’écrire leur mémoire”, s’inquiète la FEF.

Tweet de la présidente de la FEF, Emila Hoxhaj.
Tweet de la présidente de la FEF, Emila Hoxhaj. ©DR

C’est pour toutes ces raisons que la FEF a décidé, après une phase de consultation auprès des étudiants, de lancer une pétition pour alerter les autorités, les recteurs, les rectrices et la ministre Glatigny, de leurs inquiétudes.

Il nous est impensable de modifier le calendrier académique sans agir prioritairement sur la précarité étudiante et sur les innombrables problèmes liés aux méthodes d’évaluation et d’apprentissage”, peut-on lire sur la pétition.

Le 30 mars, l’ARES se réunira à nouveau pour décider d’approuver, ou non, ce projet de réforme. La FEF appelle au rassemblement ce même jour pour faire entendre ses désidératas. “On veut une ministre qui agit sur les problèmes des étudiant.e.s et qui les écoute. Pas une réforme qui nous menace”, déclare Emila.