Belgique

L’accueil des enfants trisomiques dans l’enseignement ordinaire est-il menacé? « Une décision scandaleuse et inacceptable »

”L’année prochaine, nous aurons le plaisir d’accueillir un nouvel élève porteur de trisomie âgé de 2 ans et demi. Pour accueillir ce nouvel enfant, j’ai fait appel aux Pôles territoriaux qui, sans rentrer dans les détails, remplacent désormais le Décret Intégration. Ce matin, comme tous les matins, j’ai ouvert mes mails à 7h30 et y ai découvert, avec beaucoup de colère et de tristesse, leur réponse. Celle-ci nous informait que le nouvel élève porteur de trisomie 21 ne serait pas en mesure de bénéficier des mêmes services d’accompagnement personnalisé que les élèves précédents”, explique Dominique Paquot, directeur de l’établissement.

”On nous dit que si l’élève n’a pas fréquenté l’enseignement spécialisé, il ne pourra pas bénéficier d’une intégration, même si ses besoins sont avérés.”

Concrètement, cela signifie que cet enfant ne pourra bénéficier d’aucune aide pédagogique venant d’un enseignement spécialisé, contrairement à ce qui se faisait avant la réforme.

”Pour aider les enseignants dans leurs tâches quotidiennes, nous avons eu la chance de bénéficier du Décret Intégration, qui nous a permis de recevoir un soutien de la part d’une école partenaire spécialisées. Deux enseignantes, presqu’à temps plein, étaient présentes tous les jours pour apporter leur aide, proposer des aménagements et créer une véritable synergie entre les enfants et elles. Sans l’aide personnalisée, il est quasi impossible d’accueillir sur le long terme et avec un projet ambitieux des enfants présentant une déficience intellectuelle.”, précise-t-il. Le directeur n’a jamais caché son inquiétude face à cette réforme. Il espérait toutefois que des aménagements seraient possibles.

”Cette décision est tout simplement scandaleuse et inacceptable. En refusant toute aide individuelle à des enfants porteurs de trisomie 21 ne venant pas d’une école spécialisée, la Fédération Wallonie-Bruxelles et les Pôles territoriaux envoient un message très préjudiciable : celui que ces enfants ne sont pas considérés comme des citoyens à part entière et qu’ils n’ont pas les mêmes droits que les autres. Cela va à l’encontre de tout ce que nous devrions chercher à atteindre en tant que société inclusive. Chaque enfant mérite une chance égale d’apprendre, de se développer et de s ‘épanouir. Si la FWB n’est pas en mesure de fournir le soutien adéquat à ces enfants-là, alors qu’elle est capable de le faire pour d’autres enfants, elle leur refuse leur droit fondamental à une éducation de qualité dans une école ordinaire.”, dénonce le directeur.