Belgique

« Je reçois 900 notifications par jour »: des étudiants racontent leur dépendance au smartphone

Aujourd’hui, l’utilisation intensive de smartphones s’est banalisée. Les étudiants, consommateurs acharnés des réseaux sociaux, sont les premiers concernés par les risques de dépendance. Cette dépendance a un nom : la nomophobie. Mais touche-t-elle réellement les étudiants ?

« Ma moyenne journalière varie entre 4 et 8h, c’est beaucoup trop »

Le temps d’écran journalier est généralement répertorié sur nos smartphones. Cela permet d’appuyer certains témoignages par des chiffres qui peuvent surprendre. 8h en une journée : c’est le temps que peut accorder Céline, étudiante en psychologie, à son téléphone. « Dès le matin, jusqu’au coucher, j’ai le réflexe d’aller sur mon téléphone », explique-t-elle. « C’est problématique. »

« J’utilise principalement mon gsm pour me divertir »

Céline admet utiliser son smartphone majoritairement pour se divertir et moins pour communiquer ou s’informer. « Je me divertis via des Réels sur Instagram, du scrollage sur Facebook ou des vidéos sur YouTube », raconte-t-elle. Les contenus sur les réseaux sociaux les plus appréciés des jeunes sont souvent les vidéos courtes. L’émergence de TikTok a fait naître les Réels sur Instagram, l’onglet « Watch » sur Facebook ou encore les Shorts sur YouTube. « Les TikTok et Réels, c’est pour moi un moyen de me vider l’esprit », affirme Lisa, une autre étudiante en psychologie. La dopamine, libérée en nous par le défilement et visionnage rapide de ces vidéos, peut devenir très addictive.

« J’ai envie de diminuer mon temps d’écran, mais je n’y arrive pas »

Même si elle en ressent le besoin, Céline admet ne pas arriver à changer ses habitudes. Elle n’est pas la seule. « J’ai déjà essayé de limiter ma consommation en mettant des limitations de temps par application, mais malgré cela, je dépasse le temps que je me suis fixé », admet Florian, étudiant en droit. Céline sent, comme lui, une envie permanente de regarder son smartphone. « Quand je suis avec des gens, je me retiens de ne pas sortir mon téléphone par politesse », confie-t-elle.

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« Je prends de moins en moins le temps de lire et de regarder des films »

Avant, Florian avait l’habitude de prendre davantage de temps pour certaines choses autres que les TikTok ou les Réels. « J’en suis à un point où je regarde moins de films parce que cela me semble long et lent », exprime-t-il avec beaucoup de recul et une envie de changer. Céline va dans ce sens également : « On s’habitue à visionner du contenu hyper éphémère. Cela doit sûrement jouer sur notre système attentionnel. » Elle ajoute qu’ »on dit souvent que l’on manque de temps, mais qu’au fond, lorsque l’on voit nos temps d’écran, on se rend bien compte que c’est complètement faux. »

« Il m’est arrivé de recevoir plus de 900 notifications sur une seule journée »

Un autre étudiant à l’UCLouvain en journalisme, Axel, nous confie qu’il reçoit jusqu’à 900 notifications par jour. Son smartphone est pour lui un outil de travail. Il compte sur les notifications pour s’informer et reçoit aussi énormément de messages. Pour une journée de 15 heures, 900 notifications équivalent cependant à une notification par minute. L’objet est vraiment omniprésent dans la vie d’Axel. On peut même parler d’un conditionnement qui ne doit pas avoir des effets très positifs sur le cerveau.

Céline trouve aussi qu’elle est appelée à regarder son téléphone en permanence et que les notifications la poussent à la consommation. On lui a demandé ce que serait une journée sans smartphone pour elle. « Je serais capable de faire une journée sans téléphone, mais j’y penserais beaucoup, c’est devenu un réflexe de regarder mon tel pour la moindre chose. » Au détriment, sans doute, des vrais contacts humains.