Belgique

Georges-Louis Bouchez (MR): « Il faut arrêter de croire à l’existence d’un clan Michel, d’un clan Reynders. Tout cela a volé en éclats »

Il n’y avait pas de “fond du problème”… C’était logique : à quelques mois des élections, les gens s’interrogent sur la direction du parti, sur leur propre avenir. En coulisses, il y avait des questions, c’est vrai. Oui, j’ai une personnalité forte. Oui, je viens avec des idées et j’aime donner une ligne claire. Mais je suis en contact permanent avec les militants, les élus. Il suffit de m’envoyer un WhatsApp, je suis très accessible. Même vis-à-vis de nos adversaires. Comme président, on peut tout me dire.

Portrait de Georges-Louis Bouchez lors de son arrivée à la tête du MR : des origines modestes, Di Rupo comme modèle, le syndrome Whatsapp…

Plutôt que de négocier la prolongation de votre présidence jusqu’à fin 2024, vous auriez pu convoquer des élections internes et rempiler pour 5 ans. Y avez-vous songé ?

J’aime mener campagne, j’aime convaincre. Bien sûr que les élections internes ne m’effrayaient pas… Je ne vais pas faire semblant. Mais mon rôle en tant que président, c’est de penser à l’intérêt du parti. Sur la base des informations que je recevais, j’ai très vite compris qu’il fallait trouver une solution collective et permettre à chacun de pouvoir déployer son talent dans le cadre de la campagne électorale de 2024.

Vous gardez le pouvoir de trancher les décisions ?

Je suis un président qui a l’ensemble de ses attributions. Pas de problème. Mais un bon président doit être capable de mettre les meilleurs atouts du parti en évidence. Par exemple, Sophie Wilmès est un atout majeur pour le MR.

guillement

Je suis un président qui a l’ensemble de ses attributions. Pas de problème.« 

Sophie Wilmès sera tout de même responsable des relations extérieures du parti à vos côtés et la personne de référence pour les futures négociations, tout comme vous… Vous risquez de vous marcher sur les pieds.

Non. Sophie et moi, on travaille en confiance. On n’a pas le même profil, pas le même tempérament, pas le même style, mais c’est un plus pour le MR. On est amis, on a confiance, il n’y a pas de rivalité. Pendant des années, les grandes personnalités du parti ont eu tendance à s’affronter. Ce n’est plus le cas désormais, il faut le souligner. C’est ça la dream team MR que je souhaite. Les grandes équipes de foot n’ont pas qu’un seul grand joueur. Moi, je suis le numéro 10. Mais il me faut une défense, des latéraux, une capacité à combiner les passes pour l’attaque….

La discrète emprise de Sophie Wilmès sur les décisions importantes du MR

BRUSSELS, BELGIUM - OCTOBER 09 : First presentation of the MR Executive Board to prepare the MR for the 2024 election campaign in the presence of the Georges-Louis Bouchez , President (MR), Sophie Wilmes, Willy Borsus, Pierre-Yves Jeholet and David Leisterh on October 09, 2023 in Brussels, Belgium, 09/10/2023 ( Photo by Didier Lebrun / Photonews
Sophie Wilmès, l’ancienne Première ministre, et Georges Louis Bouchez, président du MR, lors de la conférence de presse annonçant le deal interne sur la nouvelle répartition des responsabilités au sein du parti. ©DLE

Fin 2024, vous vous représenterez pour un nouveau mandat (de 5 ans) à la présidence du MR ?

Ma seule préoccupation, c’est de faire gagner le MR. J’aime profondément ce parti, ses militants, oui. Et j’adore mes fonctions. C’est le mandat de conviction par excellence. J’aime avoir une vue d’ensemble sur tous les sujets, sur l’action que l’on mène. Je vis pour ce parti.

La famille Michel vous a-t-elle lâché au plus fort des doutes internes vous concernant ?

Il n’y a pas de “famille Michel”. Il y a Louis Michel, il y a Charles Michel, il y a Mathieu Michel. Ce qu’ils font en famille ne regarde qu’eux… Il faut arrêter de croire à l’existence d’un clan Michel, d’un clan Reynders. Tout cela a volé en éclats. Mes relations personnelles avec certaines personnalités du MR sont bien meilleures que ce que l’on peut parfois imaginer. Je n’ai jamais senti à un seul instant que j’étais lâché par mon parti.

guillement

Je n’ai jamais senti à un seul instant que j’étais lâché par mon parti.« 

Georges-Louis Bouchez (MR) à La Libre: « Il y a une lutte communautariste entre le PS, Écolo et le PTB, ils instrumentalisent l’électorat musulman »

L’Open VLD va très mal et s’effondre dans les sondages. Dans La Libre, Alexander De Croo insistait sur le fait que la famille libérale doit rester unie en 2024. Mais, pour le MR, la solidarité avec l’Open VLD pourrait être un boulet lorsqu’il faudra former les nouvelles majorités.

On va continuer à mettre l’accent sur la famille libérale. J’avais une relation privilégiée avec Egbert Lachaert (l’ancien président des libéraux flamands, NdlR) et la relation est bonne avec Tom Ongena (le nouveau président). Il va falloir discuter dans les prochaines semaines d’un déploiement commun avec l’Open VLD.

L’Open VLD devrait-il faire comme le MR et se montrer intransigeant sur sa ligne de droite libérale ?

Il est vrai que la ligne du MR rencontre un certain succès en Flandre… Dans la Vivaldi, l’Open VLD a la responsabilité de la fonction de Premier ministre et doit donc assumer les compromis. Mais, en campagne électorale, on entre dans une logique d’affirmation forte des idées. J’espère qu’Egbert Lachaert pourra jouer un rôle important dans les prochains mois au sein de l’Open VLD. Je suis extrêmement loyal : il est mon ami et le restera. Il a un rôle important à jouer sur sa ligne politique qui est proche de la mienne.

guillement

J’espère qu’Egbert Lachaert pourra jouer un rôle important dans les prochains mois au sein de l’Open VLD. Je suis extrêmement loyal : il est mon ami et le restera.«