Algérie

Diabète et Ramadan : les recommandations du Professeur Zakari Samia

Le mois de Ramadan est un moment sacré pour les musulmans, qui observent le jeûne du lever au coucher du soleil. Mais pour les patients diabétiques, cette pratique peut représenter un risque pour leur santé, en provoquant des déséquilibres glycémiques, des déshydratations ou des complications aiguës ou chroniques.

Le Professeur Zakari Samia, spécialiste en médecine interne et en éducation thérapeutique sur le diabète à l’EPH de Birtraria, a donné une conférence sur ce sujet, diffusée sur la chaîne El Hayat TV et relayée par la page Facebook de l’Organisation APOCE. Elle a expliqué que le jeûne du Ramadan n’est pas interdit pour les patients diabétiques, à condition qu’ils respectent certaines recommandations et qu’ils bénéficient d’un suivi médical adapté.

🟢 À LIRE AUSSI > 1er jour du Ramadan 2024 : un institut astronomique égyptien fixe la date

Selon elle, les patients diabétiques doivent être classés en trois catégories selon leur niveau de risque :

Votre destination santé, le Centre médical Anadolu
Votre destination santé, le Centre médical Anadolu
  • Les patients à risque faible, qui sont ceux qui ont un diabète de type 2 bien équilibré, sans complications ni comorbidités, et qui prennent des antidiabétiques oraux ou des injections d’insuline basale.
  • Les patients à risque modéré, qui sont ceux qui ont un diabète de type 2 mal équilibré, avec des complications ou des comorbidités, et qui prennent des antidiabétiques oraux ou des injections d’insuline basale ou mixte.
  • Les patients à risque élevé, qui sont ceux qui ont un diabète de type 1, un diabète de type 2 avec des complications sévères ou des comorbidités graves, ou qui prennent des injections d’insuline rapide ou biphasique.

Comment les patients diabétiques peuvent-ils jeûner sans risque ?

Le Professeur Zakari Samia a précisé que les patients à risque faible ou modéré peuvent jeûner après avoir consulté un professionnel de santé un à deux mois avant le début du Ramadan et reçu une éducation thérapeutique adaptée, avec ajustement de leur traitement et renforcement de leur suivi (et notamment de l’autosurveillance glycémique). En revanche, les patients à risque élevé sont dispensés de jeûner, car ils s’exposent à des complications potentiellement mortelles, comme l’hypoglycémie sévère, l’acidocétose ou le coma hyperosmolaire.

Le Professeur Zakari Samia a également donné des conseils pratiques aux patients diabétiques qui souhaitent jeûner, tels que :

  • Respecter les horaires des repas et des médicaments, en évitant les excès ou les privations.
  • Privilégier une alimentation équilibrée, riche en fibres, en protéines et en bons lipides, et pauvre en sucres rapides et en graisses saturées.
  • Boire suffisamment d’eau entre l’iftar (repas du soir) et le s’hour (repas du matin), en évitant les boissons sucrées ou gazeuses.
  • Pratiquer une activité physique modérée, adaptée à son état de santé, en évitant les efforts intenses ou prolongés.
  • Interrompre le jeûne en cas de symptômes d’hypoglycémie (tremblements, sueurs, faim, palpitations, etc.) ou d’hyperglycémie (soif, sécheresse buccale, envie d’uriner, fatigue, etc.).
  • Consulter un médecin en cas de doute, de malaise ou de complication.

Le Professeur Zakari Samia a conclu sa conférence en rappelant que le jeûne du Ramadan est une pratique spirituelle, mais aussi médicale, qui peut avoir des effets bénéfiques sur la santé, à condition qu’il soit pratiqué dans le respect des règles de l’islam et de la science.

[embedded content]