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Thomas Detry vit son rêve américain : “Le PGA Tour, c’est la Champions League du golf !”

1,6 million de dollars de prize-money en six mois !

Parachuté sur le circuit américain l’automne dernier grâce à ses performances aux Finals du Korn Ferry Tour, Thomas Detry, 30 ans, relève brillamment le défi. Sur les douze tournois auxquels il a participé, il a signé quatre Top 20 et n’a manqué qu’un cut. Il pointe à la 28e place à la FedEx Cup (le classement annuel du PGA Tour) et a d’ores et déjà sécurisé sa carte pour la saison prochaine.

Cerise sur le gâteau : en six mois, il a touché plus d’1,6 million de dollars en prize-money. “Oui, tous les paramètres sont au vert. Je partais un peu dans l’inconnu avec des parcours que je n’avais jamais joué. Mais, compte tenu du niveau très élevé des compétitions, mes résultats sont plutôt bons. Certes, avec le recul, je me dis que j’aurais pu faire encore mieux faire. Je n’étais pas physiquement à 100 % lors du premier tour du Players Championship. C’est dommage car c’était un gros rendez-vous. Mais objectivement je suis très content de mon niveau de jeu et de mon adaptation !”

Formé à l’Université de l’Illinois, “Tom” était déjà imprégné de la culture “made in USA”. Il a donc vite trouvé ses marques. Sur le plan sportif, mais aussi au niveau de sa vie familiale. “Ma femme Sarah et ma petite fille Sophia Dolores m’accompagnent, au quotidien, dans cette aventure américaine. On n’a pas encore de vrai pied-à-terre de ce côté-ci de l’Atlantique. En général, on loge dans des Airbnb. On aime aussi se ressourcer à Punta Cana, où on a de nombreux amis belges. Et, les semaines de tournois, on dépose la petite à la crèche du PGA Tour. Tout y est parfaitement organisé ! C’est magique de vivre ainsi sa passion aux côtés des siens. Ça donne des ailes…”

”Dès que Woods fait un birdie, tout résonne !”

Au vrai, Detry savoure intensément chaque moment. Il vit à pleins poumons son rêve de gosse. “Le PGA Tour, c’est la Champions League. C’est un peu comme s’il y avait un Major chaque semaine. L’organisation de chaque tournoi est juste parfaite. Et, golfiquement, le test technique et tactique est permanent. Mais quel régal de jouer sur des parcours de légende comme Torrey Pines, Pebble Beach, Bay Hill ou Sawgrass. Et de se frotter, chaque semaine, à tous les meilleurs joueurs du monde ! ”

Il a déjà partagé les parties de la plupart des ténors, de Jon Rahm à Rory McIlroy. Il lui reste à croiser la route de… Tiger Woods. “Il participait au Genesis Invitational de Los Angeles. Et j’ai pu constater, de visu, l’hystérie qu’il suscite auprès du public. C’est bien simple : il n’y en a que pour lui. C’est hallucinant ! Dès qu’il fait un birdie, tout résonne ! ”

Dans les prochaines semaines, le champion belge espère poursuivre sur sa lancée avec l’ambition d’intégrer dès possible le Top 50 mondial (il est actuellement 80e) et d’assurer le Top 50 à la FedEx Cup (qui donnera accès à tous les tournois premium en 2024). “Le circuit US est plus que jamais ma priorité. Mais je jouerai aussi en Europe cet été. Et je serai, bien sûr, présent au Soudal Open de Rinkven, en mai. Je l’ai promis et je tiendrai ma parole malgré un agenda très chargé aux States… ”

Etonné par le choix de Pieters

Au passage, il se dit étonné de la décision de Thomas Pieters de s’exiler sur le LIV, le circuit dissident saoudien qui distribue les pétrodollars à la pelle. “Il m’avait laissé entendre qu’il jouerait davantage aux Etats-Unis et qu’il privilégierait les paramètres sportifs. Mais, bon, c’est son choix et je le respecte. Mon LIV à moi, c’est le PGA Tour ! À mes yeux, il n’y a pas meilleur circuit…”

Dans son for intérieur, Thomas Detry espère évidemment intégrer, en septembre prochain, l’équipe européenne de Ryder Cup. Il sait qu’il est dans les bons papiers de Luke Donald, le capitaine européen. Mais il sait aussi qu’il devra, d’abord, gagner sa place grâce à ses performances sur le terrain. “Il me reste plusieurs mois pour marquer des points. Je suis dans une bonne dynamique. Au plus haut niveau, tout peut aller très vite. Le rendez-vous de Rome est, en tout cas, un fabuleux objectif !”