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Pogacar chambreur avant de défier Evenepoel sur la Doyenne : “Gilbert garde sans doute ses conseils pour Remco…”

Le parcours

”Je connais bien mieux le parcours de la Doyenne que celui de l’Amstel dont j’étais incapable de prononcer le nom des côtes (rires)… Le changement de tracé qui suit la Redoute et nous emmène désormais vers Cornémont est très intéressant car il risque bien de rendre ce moment de la course plus important encore. Il pourrait en effet s’agir du tronçon le plus difficile de tout le parcours. Jusqu’à l’année dernière, l’effort à livrer dans la Redoute était plus long, mais on avait ensuite davantage de temps pour récupérer. Si le temps est mauvais, la course pourrait y exploser. On m’a souvent dit que Liège-Bastogne-Liège était une course pour moi, mais mes résultats sont pourtant encore meilleurs sur le Tour des Flandres (NdlR : 18e, 3e et 1er à Liège, 4e et 1er sur le Ronde). Je crois que c’est leur longueur et leur degré d’exigence qui expliquent que j’y ai réussi de bons résultats. Quel est mon scénario préféré ? Arriver seul, c’est toujours ce qu’il y a de mieux !”

Le duel face à Remco

“Nous ne nous sommes pas souvent affrontés jusqu’ici mais je crois pouvoir dire que nous nourrissons un vrai respect mutuel avec Remco. J’espère vraiment que nous serons tous les deux dans une bonne journée dimanche. Il sera assurément l’un de mes principaux rivaux mais je ne me concentrerai pas exclusivement sur lui. Cette course est tellement longue et difficile que beaucoup de choses peuvent s’y passer. Un sprint pour la victoire face à Remco ? Ce serait difficile, car le champion du monde a démontré cette année qu’il était rapide dans cet exercice et y avait fait des progrès. Il a un vrai kick comme on dit dans le jargon ! Cela reste toutefois assez difficile d’évaluer sa pointe de vitesse car nous n’avons encore jamais été amenés à nous défier dans ce domaine. Si je devais choisir une qualité que je pourrais emprunter à Remco, ce serait son aérodynamisme et cette capacité à rouler si vite sur les tronçons plans. ”

Le triplé ardennais

”Je sais que le dernier coureur à avoir réussi le triplé Amstel-Flèche-Liège est Philippe Gilbert (2011) que je connais bien puisqu’il m’arrive de me rendre dans son magasin à Monaco quand j’ai un petit détail à régler sur mon vélo. Je suis heureux d’avoir pu encore courir contre lui car il incarne un très grand nom dans l’histoire du cyclisme. J’ai parlé avec lui mercredi au pied du podium de la Flèche wallonne, mais je crois qu’il a sans doute préféré garder ses meilleurs conseils pour Remco avec qui j’ai entendu qu’il avait roulé ce vendredi (rires). C’est assez logique finalement, ils sont belges tous les deux.”

Sa condition

”Je suis engagé dans ma période des classiques depuis Milan-Sanremo déjà et j’ai le sentiment que ma condition est allée en s’améliorant. Elle est désormais plutôt stable mais il serait mal venu de m’en plaindre alors que j’enchaîne les succès (sourire)… Je ne me sens pas particulièrement fatigué physiquement ou mentalement, la faim de succès est toujours là et les jambes répondent plutôt bien. Je sais que certains considèrent que mes victoires sur l’Amstel ou la Flèche wallonne ont été conquises de façon moins impressionnante que mon succès sur le Tour des Flandres, mais je ne comprends pas bien ce qu’il m’aurait été possible de faire de façon plus étourdissante… Et puis une victoire est une victoire. Est-il possible de répéter ce gros programme de courses à l’avenir ? Oui, c’est faisable. Mais peut-être pas chaque année et aussi sans la garantie de pouvoir y glaner les mêmes résultats (rires)… J’ai vraiment envie de continuer à chasser les classiques, j’adore ces courses ! Je place d’ailleurs mon printemps sur le même niveau qu’une victoire sur le Tour. “