Maroc

Le baril bientôt à 100 dollars, le Maroc résiste mais pour combien de temps ?

Net regain de tension sur les cours mondiaux du brut. Dépassant depuis quelques jours et de manière durable la barre des 90 dollars, les experts et observateurs avisés pronostiquent un cours cible de pas moins de 114 dollars pour les semaines qui viennent. Leurs arguments se résument en deux paramètres : d’un côté, la demande mondiale qui repart à la hausse surtout avec l’approche de la saison hivernale connue pour être une période de forte consommation (chauffage, électricité…). De l’autre côté, un volume d’offre fortement perturbé à cause de la montée et reprise des tensions dans certaines régions productrices et une baisse inquiétante des stocks mondiaux. Dans une analyse récente, Bloomberg indiquait que ces stocks, après une forte diminution sur le dernier trimestre, devraient continuer sur cette tendance baissière durant les trois mois qui viennent à raison de 3 millions de barils par jour. Face à un tel déficit d’approvisionnement, le résultat est mécanique : les cours inévitablement s’inscriront en hausse, prédisent les analystes.
Pour ce qui est du Maroc, à l’instar des autres pays non producteurs, cette pression sur les cours mondiaux se fera ressentir sur les prix des carburants. Certes, grâce aux différents dispositifs de soutien mis en œuvre par les pouvoirs publics et les concertations continues avec des professionnels notamment les distributeurs, ces derniers n’ont pas répercuté les hausses qui devaient déjà l’être il y a quelques semaines. Cette décision était encore plus justifiée et compréhensible au regard de la conjoncture nationale marquée par le séisme du 8 septembre.
Mais au vu des prévisions internationales unanimes quant à l’évolution haussière des cours mondiaux du baril dans les semaines qui viennent, la question qui se pose est de savoir jusqu’à quand cette « résistance » pourrait aller ? Et pour combien de temps, les prix à la pompe pourront-ils tenir en faisant fi de la flambée mondiale ?