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« Pourquoi cette paranoïa »: le président mexicain affirme que son pays est plus sûr que les Etats-Unis

Le dirigeant de gauche a fait cette comparaison lorsqu’il a été interrogé sur les mises en garde de Washington invitant les Américains à éviter de voyager ou à prendre des précautions supplémentaires dans 30 des 32 Etats du Mexique.

« Pourquoi cette paranoïa? » a déclaré le président, profitant de l’occasion pour rejeter une fois de plus le point de vue des membres du Congrès américain selon lequel l’armée américaine devrait intervenir pour lutter contre les trafiquants de drogue où qu’ils se trouvent.

« Il s’agit d’une campagne contre le Mexique menée par des politiciens conservateurs aux Etats-Unis », a critiqué M. Lopez Obrador, qui a qualifié la semaine dernière ces parlementaires de « minables » et les a accusés de se livrer à des manoeuvres « politiciennes » à l’approche des élections présidentielles américaines de 2024.

« Attaques inacceptables »

Le chef de l’Etat mexicain a reçu lundi des membres du Congrès américain et l’ambassadeur des Etats-Unis au Mexique, Ken Salazar, afin d’expliquer ses efforts contre le trafic de fentanyl, une drogue synthétique 50 fois plus puissante que l’héroïne, et d’aborder les différends commerciaux entre les deux pays.

Le groupe de huit parlementaires, dirigé par Jason Smith, député républicain du Missouri, comprenait cinq autres représentants de ce parti et deux démocrates, a indiqué la présidence dans un communiqué.

« Nous sommes des partenaires (…) pour toujours. Il y a parfois des problèmes, des désaccords, mais nous savons que nous sommes unis », a souligné M. Salazar devant la presse à l’issue de la réunion.

La position de M. Lopez Obrador a été transmise par le ministre des Affaires étrangères Marcelo Ebrard à l’ambassadeur du Mexique et aux 52 consuls en poste aux Etats-Unis, lundi à Washington.

M. Ebrard a appelé les responsables à mener une campagne d’information pour défendre leur pays « face aux attaques inacceptables de parlementaires et d’anciens députés du Parti républicain », selon un communiqué du ministère des affaires étrangères.

Le 3 mars, quatre Américains ont été enlevés par des trafiquants de drogue présumés dans la ville frontière de Matamoros dans l’Etat de Tamaulipas (nord-est).

Sur les quatre Américains enlevés, deux ont été tués et les deux ont été retrouvés plus tard, l’un blessé par balle et l’autre indemne, dans la périphérie de Matamoros. Une passante mexicaine a également été tuée dans l’échange de coups de feu.