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Mgr Gaillot, l’évêque des « périphéries », est décédé

Les engagements de Mgr Gaillot avaient débouché sur sa mise à l’écart par Jean-Paul II du diocèse d’Évreux en janvier 1995. Lors d’une messe d’au revoir organisée suite à cette décision, 20 000 fidèles – dont de nombreux Belges – vinrent le soutenir.

Soutenu par de nombreux catholiques pratiquants belges

Un appui confirmé lorsqu’il devint à titre honorifique évêque in partibus de Partenia, un ancien diocèse des débuts du christianisme du Sahara mauritanien devenu fantôme faute d’églises et de fidèles. Mgr Gaillot réagit alors avec classe : il fit de ce diocèse virtuel un instrument de défense de tous les exclus.

Un sondage réalisé en Belgique montra que trois quarts des cathos pratiquants soutenaient « l’évêque sans frontières ». Très concrètement comme à Viersel (Anvers) où le fondateur d’Agalev, le Père Luc Versteylen lui offrit un hectare de terrain autour d’une ancienne brasserie.

Le combat de Mgr Gaillot fut aussi le détonateur d’autres mobilisations, tel « Pour Un Autre Visage d’Église et de Société », un mouvement de chrétiens critiques qui s’ouvrit à d’autres groupes. Mais l’effet le plus marquant eut lieu le 4 juin 95, avec comme victimes collatérales le Père Damien béatifié à Koekelberg par le pape Jean-Paul II – qui ne passa que… 24 heures et 30 minutes en Belgique – devant une foule plus clairsemée que lors de sa visite de mai 1985.

Mgr Gaillot, de son côté, vint encore souvent en Belgique : lors des funérailles du chanoine Pierre de Locht, il concélébra mais se tint volontairement en retrait, ou encore lors de multiples débats. Il cosigna aussi un livre avec Gabriel Ringlet. Et fut même l’acteur, bien malgré lui, d’un… poisson d’avril où on le nomma… évêque du Brabant wallon. Il en avait bien ri, mais sa joie n’égala sans doute pas celle dont il put faire montre lorsqu’en 2015, le pape François l’accueillit fraternellement à Rome.