High-tech

« Les gens recherchent l’IA pour les aider dans presque tous les aspects de leur travail »

Le groupe a diffusé hier en ligne les résultats d’une étude de sentiment vis-à-vis de l’IA, basée sur l’interrogation de quelque 31 000 participants, et scruté des milliards de signaux de productivité au sein de l’univers de travail Microsoft 365 (la suite bureautique au sens large de Microsoft), ainsi que des données révélées par le réseau social professionnel LinkedIn. Les spécialistes de Microsoft ont décelé une foule de tendances dans cette masse d’informations. Trois lignes claires sont distinguées : le fait que les travailleurs sont écrasés par une masse d’informations numériques qui leur coûtent du temps et nuisent à leur capacité d’innovation, le principe d’une nouvelle alliance possible entre les employés et l’IA, et enfin, le fait que les employés ont besoin de développer des aptitudes à utiliser l’IA.

Entraves à la concentration

L’enquête montre clairement le poids croissant de la surcharge numérique. Pour les personnes interrogées, l’afflux de mails, de réunions, de notifications, dépasse souvent la capacité des humains à tout traiter. Près de 2 personnes sur trois (64 %) disent avoir du mal à disposer du temps et de l’énergie pour faire leur travail. Et ces personnes, précisément, sont 3,5 fois plus susceptibles d’affronter avec difficulté l’innovation et la réflexion stratégique. Deux dirigeants sur trois (60 %) ressentent ces problèmes et sont préoccupés par la carence en innovations au sein de leurs équipes. Soixante-huit pour cent des personnes sondées disent ne pas avoir suffisamment de temps de concentration ininterrompu pendant la journée de travail.

Certains chiffres interpellent : dans les applications Microsoft, l’on voit que l’employé moyen passe ainsi 57 % de son temps à communiquer en réunion, messagerie, et 43 % du temps à créer des documents, des feuilles de calcul ou des présentations. Les plus gros utilisateurs de messagerie passeraient ainsi 8,8 heures par semaine sur leurs mails. Les gros participants aux réunions en présentiel ou en ligne, passent jusqu’à 7,5 heures par semaine en réunion. Surtout depuis les confinements. Il y a là, notent les experts de Microsoft, du temps à récupérer grâce aux outils d’IA.

Une nouvelle alliance

À propos de la perception de l’arrivée de l’IA dans les outils de travail, 49 % des employés semblent craindre de voir leur emploi remplacé, mais 70 % verraient d’un bon oeil la possibilité de leur déléguer un maximum de travail pour réduire leur propre charge de travail. Pour l’auteur et professeur de psychologie organisationnelle Adam Grant, cité dans l’étude, “il s’avère que les gens recherchent l’IA pour les aider dans presque tous les aspects de leur travail”.

On parle ici de l’assistance administrative, du travail d’analyse, de la création, de la recherche d’information, de la synthèse de contenus de réunion, d’aide à la décision et à la planification. Le tout pour 70 à 80 % des répondants. Pour Microsoft, il y a là matière à réflexion et à la planification dans le chef des managers. Puisque l’étude montre aussi que l’utilisation de ces nouveaux outils doit être normée et nécessite un apprentissage.