France

Réforme des retraites : Un député LFI de Strasbourg dénonce « une nasse » gazée dans une ruelle

La soirée de lundi a été agitée à Strasbourg avec des dégradations en marge de la manifestation contre la réforme des retraites. Les casseurs avaient alors trouvé face à eux les forces de l’ordre, pour des affrontements parfois musclés. Avec le recours à une « nasse » ?

Interrogé à l’Assemblée nationale par le député La France insoumise (LFI) du Bas-Rhin Emmanuel Fernandes, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a assuré qu’il y avait eu « une sortie à la nasse ». Les policiers ont alors autorisé les personnes « à sortir deux par deux […] après s’être assurés qu’ils ne portaient aucun objet dangereux », a expliqué le locataire de la place Beauvau.

Cette « nasse » a eu lieu dans le centre de Strasbourg, dans une ruelle du quartier touristique de la « Petite France », après un rassemblement contre le rejet des motions de censure, suivi d’une manifestation « sauvage » qui a duré jusque tard dans la soirée.

Selon le récit fait par Emmanuel Fernandes avec plusieurs personnes affirmant avoir été dans cette « nasse », la ruelle, large de « pas plus de 2,50 mètres » et longue d’une « cinquantaine de mètres » et dans laquelle se trouvaient « une centaine de personnes », « s’est vue clairement encerclée, bloquée des deux côtés ».

Gérald Darmanin a lui évoqué « une cinquantaine d’éléments radicaux » qui « ne sont pas sortis » alors que les forces de l’ordre le leur avaient demandé. « Une part des manifestants s’est alors retrouvée » dans la ruelle tandis que les policiers « étaient autour du pâté de maison », selon le ministre.

Un « gazage » dénoncé

Le député LFI, qui a dénoncé des « violences policières », a évoqué des « vidéos » prouvant selon lui « que des deux côtés de la rue », il n’y avait « aucune possibilité de sortie […] pendant une bonne quinzaine de minutes ». Sur l’une d’elles, on distingue de nombreuses personnes dans une rue étroite bloquée par les forces de l’ordre. Une fumée grise flotte dans l’air, des insultes fusent et une femme crie « faut sortir ! »

Les personnes ont subi un « gazage », a affirmé Emmanuel Fernandes, selon lequel « au moins deux grenades lacrymogènes » ont été lancées. Le schéma de maintien de l’ordre, qui dicte aux policiers d’offrir en permanence une possibilité de sortie en cas d’encerclement, « n’a pas été respecté », a-t-il estimé. « Un manifestant de 22 ans » a été pris en charge « après un léger malaise », a indiqué Gérald Darmanin, selon lequel « le retour au calme est intervenu rapidement ».