France

Réforme des retraites : Deux blessés et plusieurs interpellations en marge de la manifestation à Lille

A force de scander « ça va péter » dans les cortèges contre la réforme des retraites, ça a pété, jeudi, à Lille. Pourtant, la manifestation organisée à l’occasion de cette douzième journée de mobilisation avait commencé sous le soleil et dans le calme. Certes, le nombre de participants s’éloigne de son paroxysme, quand on dénombrait plusieurs dizaines de milliers de manifestants dans les rues de la capitale des Flandres, mais il se stabilise autour des 5.000 personnes, 3.800 selon la police. Cela n’a pas empêché le cortège de jeudi d’être marqué par les affrontements les plus violents.

C’est peu avant 17h, soit 2h30 après le départ de la manifestation, que les premières lacrymogènes ont été tirées, afin de protéger l’interpellation d’un homme, soupçonné d’avoir lancé un pétard sur un policier. A partir de là, plusieurs abribus des rues Nationale et Solférino ont fait les frais de l’acharnement d’individus aux visages masqués. Des poubelles aussi, incendiées.

Un syndicaliste blessé par un black bloc

Une demi-heure plus tard, alors que le cortège n’était qu’à une centaine de mètres de son point de dispersion, la tension est montée d’un cran lorsque les manifestants ont croisé un barrage de police. Un attroupement s’est formé et les projectiles ont commencé à pleuvoir sur les forces de l’ordre : bouteilles, pierres et pavés de belle taille, descellés de la chaussée. Après sommations, le canon à eau est entré en action et des lacrymogènes ont été lancées pour disperser la foule. C’est à ce moment qu’un syndicaliste de la CGT, qui tentait de raisonner des black bloc, a été frappé à la tête par l’un d’entre eux à l’aide d’une pierre a pu constater 20 Minutes. Amené à l’écart par les médics qui lui ont bandé la tête, il est ensuite revenu dans ce qu’il restait du cortège.

Dans la foulée, les policiers ont chargé plusieurs dizaines d’individus qui s’étaient emparés de palissades métalliques de chantier pour créer une barricade mobile. Alors que les pavés continuaient de pleuvoir sur les policiers, un manifestant en a reçu un au niveau de la tête. Une victime collatérale d’une erreur de trajectoire qui peut s’expliquer par la taille et le poids des projectiles utilisés. Selon nos confrères de la Voix du Nord, le blessé, âgé d’une cinquantaine d’années, a été hospitalisé dans un état léger. De l’autre côté, selon nos informations, cinq personnes ont été interpellées.