France

Nord : « Si vous ne montez pas dans les bus, on vous arrête »… Un nouveau camp de migrants démantelé

« Vingt vans de CRS et de gendarmerie sont mobilisés pour détruire et expulser un campement de personnes exilées près de Dunkerque », dénonçait, ce jeudi matin, sur Twitter, l’association Utopia 56. Une opération confirmée par la préfecture en début d’après-midi, une fois « l’évacuation de plusieurs campements illicites de personnes migrantes » terminée.

Selon les services de l’Etat, le démantèlement des camps, installés sur plusieurs parcelles de terrain situées sur la commune de Mardyck, a été fait « en application de la décision du tribunal judiciaire de Dunkerque » et « compte tenu des conditions de vie indignes et dangereuses » pour les personnes y résidant.

« Consolidation de la filière batterie électrique »

La préfecture précise que « 219 personnes ont accepté la mise à l’abri ce jour », « à l’écart du littoral, dans des centres d’hébergement et des hôtels répartis sur l’ensemble du département du Nord et des Hauts-de-France ». Du côté d’Utopia 56, dont plusieurs bénévoles étaient présents sur place, on parle d’une « chasse à l’homme pour attraper toutes celles et ceux qui tentent de se réfugier dans la forêt ». L’association dénonce même une sorte de chantage exercé sur les migrants : « Si vous ne montez pas dans les bus, on vous arrête », aurait entendu de la part d’un policier un militant d’Utopia 56.

Après l’opération de police, « une société privée mandatée par les services de l’État », s’est chargée du démantèlement des camps et de l’enlèvement des tentes et effets « non réclamés » par les migrants. « Le site évacué doit faire l’objet d’une étude environnementale dans la perspective de son industrialisation et de la consolidation de la filière batterie électrique en Hauts-de-France », a précisé la préfecture dans un communiqué.