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Crash du 737 d’Ethiopian : Quatre ans après, des familles de victimes dénoncent « l’impunité » de Boeing

Ce vendredi 10 mars marquait les quatre ans du crash du Boeing 737 MAX d’Ethiopian Airlines. En cette date symbolique, des familles de victimes se sont rassemblées devant le siège de l’avionneur, près de Washington, pour dénoncer son « impunité totale ».

« Il n’y a eu aucune investigation, d’un point de vue judiciaire et d’un point de vue criminel, aux Etats-Unis, au pénal, pour homicide involontaire », a déclaré à l’AFP la Française Catherine Berthet, qui a perdu sa fille Camille dans l’accident. D’autres familles sont venues spécialement du Canada ou d’Allemagne pour brandir, sous la pluie, des portraits des proches disparus.

Le 10 mars 2019, six minutes après son décollage d’Addis Abeba, le vol ET302 à destination de Nairobi s’était écrasé dans un champ au sud-est de la capitale éthiopienne, tuant les 157 passagers et membres d’équipage. Cet accident était survenu moins de cinq mois après celui, dans des conditions similaires, d’un 737 MAX de la compagnie indonésienne Lion Air, qui avait fait 189 morts.

« C’est le best-seller de Boeing alors qu’il est dangereux »

La succession de ces deux tragédies avait mis en lumière un défaut dans un logiciel de commandes de vol. Après 20 mois d’immobilisation au sol, l’appareil avait été autorisé à voler de nouveau aux Etats-Unis. « Cet avion est toujours dans les airs et c’est le best-seller de Boeing, ce 737 MAX, alors qu’il est dangereux », estime Catherine Berthet.

Les autorités américaines et Boeing ont conclu début 2021 un accord dans lequel l’industriel reconnaissait que deux de ses employés avaient induit en erreur les autorités lors de la certification du 737 MAX et acceptait de verser 2,5 milliards de dollars de pénalités et d’indemnités, en échange d’un arrêt des poursuites au pénal.

Cet accord est contesté par Catherine Berthet et d’autres familles de victimes. Un juge fédéral basé au Texas a estimé début février qu’il n’avait pas l’autorité pour accéder à leurs demandes, et l’affaire est désormais en appel.