Sophie Wilmès, tête de liste à l’Europe ? La piste se renforce, le MR veut provoquer un “effet waouh” en Wallonie et à Bruxelles

Après plusieurs semaines de silence et de mystère, Charles Michel annonce qu’il quittera la présidence du Conseil européen afin de pouvoir être candidat aux élections de juin. Il tirera la liste. Trois semaines après avoir rendu publique cette décision personnelle, il y renonce sous la pression des critiques internationales. On n’abandonne pas le navire européen aussi facilement qu’une carrière politique en Belgique, manifestement…

Didier Reynders fait les frais de ces atermoiements. Lui aussi aurait voulu occuper la tête de liste pour l’Europe mais il avait dû ronger son frein, Charles Michel ayant la priorité. Le revirement de ce dernier ne changera pas la donne : écarté, le commissaire européen convoite désormais le mandat de secrétaire général du Conseil de l’Europe.

Cette ambition, qui nécessite l’appui de la diplomatie belge et donc de la majorité fédérale, rendrait peu opportune une participation aux élections au premier plan. Et puis, Didier Reynders n’est pas le genre à jouer les remplaçants… Surtout quand il s’agit de passer après son meilleur ennemi historique, Charles Michel.

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Des pistes qui font “pschitt” ?

Dans les coulisses libérales, d’autres noms ont été chuchotés. Isabelle Mazzara, directrice générale de l’ULB et experte passée par de nombreux cabinets libéraux, figurerait sur le tableau de bord politique du président Georges-Louis Bouchez mais pas forcément pour la tête de liste.

En effet, cette personnalité de grande valeur n’a jamais été confrontée au feu électoral. Or, elle se retrouverait confrontée dans les débats à Elio Di Rupo, qui emmène les troupes PS pour le parlement européen. Même si Georges-Louis Bouchez aime surprendre, tout miser sur Isabelle Mazzara semble fort audacieux.

Et pourquoi pas Sabine Laruelle ? L’ancienne ministre fédérale des Classes moyennes et de l’Agriculture et ancienne présidente du Sénat a de nombreuses qualités. Dont celle de l’expérience, justement.

L’actualité perturbée par les revendications du monde rural donnerait de l’éclat à cette désignation. Sabine Laruelle est issue de l’univers des fédérations professionnelles agricoles (elle a, entre autres, dirigé la FWA). Mais, aux dernières nouvelles, cette piste a perdu en probabilité ; sans être complètement morte.

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Un score “stalinien” en vue

En fait, une réflexion intense est engagée chez les libéraux. Elle porte sur Sophie Wilmès, ancienne Première ministre et ancienne ministre des Affaires étrangères. Cette dernière est intéressée par le premier rôle sur la liste du MR au niveau européen.

Pourtant, la star des sondages du côté francophone a été officiellement chargée de tirer la liste au fédéral dans la circonscription bruxelloise. Sa présence dans le combat politique dans la capitale était considérée jusqu’à il y a peu comme indispensable : les libéraux espèrent y obtenir quatre sièges pour la Chambre et la notoriété de Sophie Wilmès devrait contribuer fortement à la réalisation de cet objectif.

Mais cette lecture a évolué récemment. En bureau de parti, lundi dernier, l’ancienne cheffe du gouvernement fédéral a évoqué son souhait de tirer la liste à l’Europe et, ainsi, de changer de rôle électoral. Sophie Wilmès pourrait renforcer le MR partout aux élections, estime un libéral.

Quel est le raisonnement ? La circonscription pour les élections européennes s’étend sur toute la Wallonie (moins la Communauté germanophone) et sur Bruxelles. À une telle échelle, le score en termes de voix de préférence de Sophie Wilmès sera probablement “stalinien” et la renforcera pour la prochaine législature si d’aventure le MR devait récupérer le poste de Premier ministre.

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L’aura de Sophie Wilmès

Par ailleurs, en tirant la liste européenne du MR, Sophie Wilmès assurerait sa présence médiatique au-delà de Bruxelles et pourrait provoquer un “effet waouh” favorable aux libéraux. En marketing, ce mécanisme bien connu repose sur l’émerveillement des consommateurs. Il peut en être de même pour les électeurs.

Extrêmement populaire, Sophie Wilmès pourrait faire profiter de son aura et de son image de “mère de la Nation” l’ensemble des listes du MR.

“Il y aura un effet positif partout à Bruxelles et en Wallonie, son visage sera partout”, analyse une source. Pour la liste fédérale de Bruxelles, le MR devrait obtenir trois sièges, que Sophie soit là ou pas. Si on obtient un quatrième siège, ce sera de toute façon pour Alexia Bertrand, qui a les couleurs de l’Open VLD, et pas pour le MR.”

Un ministre MR estime également que Sophie Wilmès doit mener les candidats libéraux à l’Europe : “Les chances qu’elle occupe cette place sont de 70 % environ, peut-être encore plus. Ce n’est pas encore tranché mais cet avis est largement partagé : le 9 juin, c’est une élection qu’on ne peut pas perdre. On a besoin de Sophie pour soutenir toutes les listes et donc sa position sur la liste européenne prendrait tout son sens.”

Qui pour remplacer Wilmès au fédéral ? Hadja Lahbib ?

Plusieurs élus libéraux, qui participaient ce dimanche au congrès du MR à Marche-en-Famenne, ont relevé que Sophie Wilmès a prononcé un discours portant sur les enjeux européens. Un indice clair de sa volonté de prendre la suite de Charles Michel sur la liste européenne…

Si ce scénario devait se réaliser, un jeu de chaises musicales sera inévitable. Sophie Wilmès devra être remplacée pour le scrutin fédéral. Aucune certitude à ce stade mais certains verraient bien Hadja Lahbib, ministre des Affaires étrangères, tirer la liste dans la circonscription bruxelloise pour la Chambre.

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