Algérie

Evalué à 1,16 milliard d’euros, l’Emarat Dzayer Steel demeure un projet fantôme

La promesse était grande, mais l’inaction règne, l’exaltation initiale autour de la joint-venture entre l’Algérie et les Émirats arabes unis (EAU) a rapidement cédé la place à la déception. Les espoirs de création d’emplois, de production locale de rail et de réduction des importations de pipelines pour l’industrie pétrolière et hydraulique sont demeurés vains.

En effet, lors de sa récente visite à Sider El Hadjar, le ministre de l’Industrie et de la Production Pharmaceutique a été confronté à la réalité amère : le projet Emarat Dzayer Steel (EDS), fruit d’une alliance algéro-émiratie, est devenu un fardeau plutôt qu’un moteur de développement pour le complexe.

Les ambitions initiales du partenariat, célébrées lors de sa validation par le Conseil des Participations de l’État, se sont heurtées à une série d’échecs. Malgré les promesses, les projets envisagés par EDS n’ont pas vu le jour depuis près de six ans.

L’analyse des économistes révèle un déséquilibre manifeste en faveur de la partie étrangère. Bien que le projet ait été avalisé pour une société mixte à 51/49, l’Algérie a fini par assumer la majorité des coûts, laissant un poids financier disproportionné à ses épaules.

Face à cette impasse, certains experts questionnent le choix des partenaires et suggèrent un recours à des alternatives plus bénéfiques, notamment en sollicitant des entreprises chinoises. Une réévaluation de la stratégie de partenariat est urgente pour maximiser les retombées économiques.

Des promesses non tenues : les aspects opérationnels en souffrance

Par ailleurs, en termes d’emploi et de formation, les engagements initiaux du partenariat sont restés lettre morte. Les plans ambitieux de création d’emplois directs et indirects n’ont jamais dépassé le stade des promesses.

La concrétisation du projet devait se dérouler en deux phases, mais aucune n’a été réalisée. Les investissements prévus pour l’expansion et la modernisation des installations sont demeurés sur le papier, laissant le complexe dans un état de stagnation.

L’incapacité à concrétiser ce méga-projet a eu des effets  directs sur l’industrie, avec une dépendance continue aux importations, notamment de la Chine, pour les besoins en pipelines, mettant en évidence l’échec de la stratégie initiale.

Face à cette impasse, les demandes de résiliation du contrat avec les partenaires émiratis se multiplient. Les autorités sont interpellées pour libérer le complexe Sider El Hadjar de ce fardeau financier et administratif.