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Meurtre de Sara Sharif au Royaume-Uni : Prison à vie confirmée pour le père tortionnaire et sa compagne

La justice britannique vient de confirmer en appel les peines de prison à vie infligées en première instance au père et à la belle-mère de Sara Sharif. La fillette anglo-pakistanaise de 10 ans avait été torturée et tuée en août 2023 à Woking (sud-ouest de Londres). Le père ne pourra bénéficier d’une libération conditionnelle avant 39 ans, tandis que la belle-mère devra purger au moins 31 ans de prison.

Les juges de la Cour d’appel de Londres ont rejeté les recours déposés par les condamnés, qui contestaient la durée de leur période de sûreté, ainsi que celui du parquet, qui réclamait une perpétuité incompressible pour le père. La juge principale a souligné que les sévices infligés à Sara relevaient d’une violence préméditée et continue.

Frappée avec une batte de cricket, brûlée au fer à repasser

Le procès de fin 2024 avait bouleversé l’opinion publique britannique en dévoilant les atrocités subies par Sara Sharif. L’autopsie a révélé une centaine de blessures, incluant un traumatisme crânien, des fractures, des brûlures et des morsures humaines. Pendant des mois, la fillette a été frappée avec une batte de cricket, brûlée au fer à repasser et soumise à d’autres sévices avant de succomber.

Le lendemain de sa mort, son père, sa belle-mère et son oncle Faisal Malik avaient pris la fuite au Pakistan avec les autres enfants du couple, abandonnant le corps de Sara dans leur domicile de Woking. Après un mois de cavale, ils avaient été arrêtés dans l’avion à leur retour au Royaume-Uni. Outre Urfan Sharif et Beinash Batool, Faisal Malik a été condamné à seize ans de prison pour avoir « causé ou rendu sa mort possible ».

Reconnu coupable de tortures et du meurtre de sa fille Sara, Urfan Sharif (à gauche), avec la complicité de sa femme Beinash Batool (au centre) et de son frère Faisal Malik (à droite), a infligé des sévices d’une cruauté extrême avant d’abandonner son corps et de fuir au Pakistan.
Reconnu coupable de tortures et du meurtre de sa fille Sara, Urfan Sharif (à gauche), avec la complicité de sa femme Beinash Batool (au centre) et de son frère Faisal Malik (à droite), a infligé des sévices d’une cruauté extrême avant d’abandonner son corps et de fuir au Pakistan. - SIPA

Des défaillances des services sociaux pointées du doigt

L’affaire a également mis en lumière des défaillances des services sociaux et scolaires. Avant sa mort, Sara avait été retirée de l’école par son père en avril 2023, malgré plusieurs signalements de l’établissement pour suspicion de maltraitance. L’administration britannique connaissait la famille : Sara et son frère avaient été placés en foyer avant d’être confiés à leur père en 2019.

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Suite à ce drame, le gouvernement britannique a proposé une loi visant à mieux encadrer l’instruction à domicile afin d’éviter de nouveaux cas similaires.