International

Guerre en Ukraine : Poutine met déjà des conditions au cessez-le-feu, son armée chasse les Ukrainiens

Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de ce jeudi 13 mars 2025, 1.114e jour de la guerre.

Le fait du jour

Sa prise de parole était très attendue depuis la proposition, formulée mardi par les Etats-Unis et l’Ukraine, d’une trêve de 30 jours. Le président russe Vladimir Poutine s’est dit ce jeudi favorable à un cessez-le-feu en Ukraine à condition que certaines « questions importantes » soient réglées. « Nous sommes pour mais il y a des nuances », a déclaré Vladimir Poutine au cours d’une conférence de presse au Kremlin, affirmant vouloir « en parler » avec les Américains et « peut-être appeler le président (Donald) Trump ».

Vladimir Poutine a évoqué des « questions importantes » à régler sur la mise en œuvre de ce cessez-le-feu et son respect. « Comment garantir qu’une telle situation [le conflit] ne se reproduise pas ? Comment le contrôle sera-t-il organisé ? », s’est-il interrogé, disant craindre que l’Ukraine n’utilise cette pause pour recruter des soldats supplémentaires et recevoir de nouvelles armes occidentales. « Nous partons du principe que cette trêve doit conduire à une paix durable et s’attaquer aux causes profondes de cette crise », a encore martelé M. Poutine.

Le chef de l’Etat russe s’est exprimé peu après l’arrivée à Moscou de l’envoyé spécial de Donald Trump, Steve Witkoff, dont la tâche est de convaincre le Kremlin d’accepter la proposition de trêve américaine. Mais avant même la présence de Steve Witkoff dans la capitale russe, le conseiller diplomatique de Vladimir Poutine avait critiqué la proposition de trêve. « Ce sont des mesures hâtives, qui ne sont pas propices à un règlement durable », a estimé Iouri Ouchakov à la télévision russe, affirmant que la proposition ne prenait en compte que les intérêts de Kiev, et pas ceux de la Russie.

Vladimir Poutine a toujours réclamé que l’Ukraine cède à son pays quatre régions que les forces russes occupent partiellement en plus de la Crimée, annexée en 2014, et renonce à rejoindre l’Otan. Le Kremlin a aussi une nouvelle fois rejeté tout envoi de soldats de la paix européens en Ukraine, avertissant qu’elle considérerait un éventuel envoi de troupes européennes comme un « conflit armé direct »

La déclaration du jour

« « Ce serait un moment très décevant pour le monde » »

Les paroles sont signées Donald Trump ce jeudi et font référence à un éventuel rejet, par la Russie, de la proposition de cessez-le-feu de 30 jours mis sur la table par les Etats-Unis et l’Ukraine. Le président américain, qui a envoyé un négociateur discuté avec Moscou, a considéré que la déclaration ambiguë de Vladimir Poutine était une déclaration « très prometteuse », tout en jugeant qu’elle n’était « pas complète ».

« J’aimerais le rencontrer ou parler avec lui », a-t-il ajouté à propos de son homologue russe, « mais il faut régler la question (du cessez-le-feu) rapidement. »

La tendance

L’armée russe, faisant face à un adversaire affaibli, a repris à une vitesse inédite des territoires occupés par les Ukrainiens dans la région russe de Koursk, que Kiev espérait utiliser comme monnaie d’échange en cas de pourparlers de paix. L’armée russe a ainsi revendiqué jeudi la reprise de la petite ville de Soudja, la principale conquête ukrainienne dans cette zone depuis l’été 2024. Ce qui marquerait un revers de taille pour les troupes de Kiev.

Le même jour, Vladimir Poutine a dit que les « prochaines étapes » vers une trêve et la paix en Ukraine dépendraient du succès de son armée dans la région de Koursk où elle avance actuellement rapidement.

Les autorités ukrainiennes ont quant à elles ordonné jeudi l’évacuation de huit localités situées en Ukraine près de la région de Koursk « en raison de l’aggravation de la situation opérationnelle » et des « bombardements constants ».

Au cours de sa première visite dans la région de Koursk depuis l’offensive ukrainienne, Vladimir Poutine, avait dit la veille s’attendre à ce que la région « soit bientôt complètement libérée ». Face à la percée russe, le commandant en chef de l’armée ukrainienne, Oleksandre Syrsky, avait laissé entendre mercredi que ses troupes se repliaient dans la région.

Le chiffre du jour

288. C’est le nombre de députés français ayant adopté, dans la nuit de mercredi à jeudi, une résolution sur le renforcement du soutien à l’Ukraine, contenant notamment un appel à la saisie des avoirs russes gelés, à laquelle s’oppose le gouvernement. Sur cette question, l’hémicycle s’est toutefois montré divisé lors des débats, parfois houleux. Ils étaient 54 députés à avoir voté contre.

Notre dossier sur la guerre en Ukraine

Cette résolution a une « forte dimension symbolique », a jugé ce jeudi l’envoyé spécial du président français en Ukraine, Pierre Heilbronn. « Elle pointe vers finalement 2 atouts ou 2 cartes qu’on a entre les mains comme Européens. Premièrement, celle de l’aide. Elle est décisive pour permettre à l’Ukraine de tenir et également d’engager la discussion sur une paix soutenable. Le deuxième, c’est évidemment les avoir gelés de la Banque centrale de Russie qui sont sur juridiction européenne […] il y a finalement un encouragement ou une position confortée qui est celle de l’Europe dans la discussion qui a lieu à la fois avec les États-Unis et Moscou et dans laquelle l’Europe doit jouer toute sa place ainsi évidemment que l’Ukraine. »