La question principale qui préoccupait les participants de Watches and Wonders était de savoir si l’industrie horlogère faisait face à un ralentissement ou à une crise. Au cours des trois dernières années, l’industrie a vécu une phase de croissance effrénée. En 2023, les exportations horlogères ont atteint un nouveau record, à 26,7 milliards de francs, en hausse de 7,6% par rapport à 2022.
Au mois de février, les exportations horlogères ont toutefois connu leur première baisse significative (-3,8% sur un an). «On assiste à un retour à la normale par rapport au niveau des ventes pré-Covid», analyse Oliver Müller, expert horloger et fondateur de l’agence luxeconsult.
Il est difficile de prédire exactement comment cela affectera l’industrie à moyen terme. «La normalisation a remplacé l’expansion, ce qui promet une période de calme et ne présage pas nécessairement d’une crise», estime Jean-Claude Biver.
Cette normalisation impacte le marché secondaire, où des modèles emblématiques comme la Daytona de Rolex, la Nautilus de Patek Philippe ou la Royal Oak d’Audemars Piguet, ainsi que les créations d’artisans horlogers indépendants, ont été sujets à une spéculation intense depuis la reprise post-pandémique.
Les prix de ces modèles restent encore plus élevés qu’en boutique, mais leurs propriétaires ne doivent plus s’attendre à d’énormes gains à la revente. «Je pense que c’est une chose positive. Les spéculateurs ont fui et personne ne les regrettera», souligne Louis Ferla, directeur général de Vacheron Constantin.