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Les écoles du dimanche sont en voie de disparition – SWI swissinfo.ch

Des enfant à un culte pour les tout-petits


De nouvelles formes de travail ecclésial avec les enfants et les jeunes existent partout: ici, un «Krabbelgottesdienst» (culte pour les tout-petits) en plein air dans le land allemand de Rhénanie du Nord-Westphalie.


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Si les paroisses plaidaient il y a quelques décennies pour que l’on «sauve l’école du dimanche», aujourd’hui, même l’Église n’en veut plus.

«L’école du dimanche ne ressemble plus à ce qu’ont connu nos grands-parents». C’est le message d’une vidéo de la paroisse réformée de Bözberg-Möhntal, dans le canton d’Argovie.

«Chez nous, ça marche», peut-on encore lire. On y peint, on y bricole, on y chante, on y raconte des histoires bibliques, mises en scène de manière adaptée aux enfants. Mais ce genre d’offres sont devenues très rares.

En Argovie, l’école du dimanche traditionnelle est encore proposée dans quatre localités, explique la pédagogue religieuse Monika Thut de l’Église réformée d’Argovie. «Ces écoles du dimanche se trouvent dans de petits villages à forte empreinte protestante, un peu à l’écart. Donc dans des endroits où l’Église est encore une sorte d’évidence», ajoute-t-elle.

L’école du dimanche est un concept qui date du 18e siècle. Dans le canton d’Argovie, les écoles du dimanche réformées ont été introduites en 1905. Le but était que les enfants reçoivent un enseignement biblique pendant que leurs parents assistaient au culte.

Mais dès les années 1980, face à la forte diminution du nombre d’enfants inscrits, des paroisses ont lancé un appel pour «sauver l’école du dimanche».

Des enfants de migrants suivent des cours dans un camp de cueilleurs de pommes de terre en Californie.


Pendant longtemps, les écoles du dimanche ont également eu un but social. Sur cette photo, des enfants de migrants suivent des cours dans un camp de cueilleurs de pommes de terre en Californie. La photo date probablement de 1937.


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Cette évolution n’est pas surprenante, car le nombre de membres de l’Église diminue également. En 2022, plus de 30’000 personnes ont tourné le dos à l’Église réformée.

L’Église argovienne a enregistré un nouveau record avec près de 5000 départs en 2023. La garde des enfants pendant le culte n’est donc plus nécessaire.

De nouvelles offres, aussi en dehors des Églises

En revanche, d’autres offres ont vu le jour. Parmi elles, la «Kinderkirche» d’Aarau, le «Fiire mit de Chliine» de Rheinfelden, ou encore le «Kindergottesdienst» de Baden. Ces offres n’ont souvent plus lieu le dimanche et sont aujourd’hui en concurrence avec des activités extraecclésiales, explique Monika Thut.

Et il existe aussi des offres avec une approche spirituelle en dehors de l’Église. «Je trouve par exemple le yoga pour enfants très bien. Si les parents sont plutôt adeptes du yoga, nous n’avons de toute façon aucune chance avec notre tradition chrétienne».

Monika Thut, de l’Église d’Argovie, estime que les offres qui encouragent les enfants dans leur développement personnel sont importantes.

«Même dans les associations de jeunesse. Il ne s’agit pas de performance, mais de cohésion, de communauté et d’attitude envers la nature ou les gens». Selon elle, de telles offres ne doivent pas nécessairement être orientées vers le christianisme.

Les enfants doivent venir de leur plein gré

Même pour les activités de l’Église auprès des jeunes et des enfants, Monika Thut trouve en effet que ce sont surtout les aspects psychologiques qui sont importants. «Il s’agit de savoir comment nous pouvons renforcer la résilience des enfants. Pour qu’ils puissent exister dans ce monde où tout est question de performance ou de beauté. Nous devons leur transmettre des contre-valeurs».

L’école du dimanche classique aura sans doute bientôt fait son temps. L’époque où les parents «envoyaient» leurs enfants étudier la Bible le dimanche est révolue, explique Monika Thut.

Et de se rappeler son propre passé d’élève de l’école du dimanche: «Il y avait toujours quelqu’un qui se comportait mal. Il ne voulait manifestement pas venir et la maîtresse de classe de l’école du dimanche devait toujours le sermonner», raconte-t-elle.

Aujourd’hui, il est clair que ceux qui viennent veulent venir. «C’est une belle approche, même dans une association ou lors d’autres rassemblements. On fait quelque chose avec ceux qui aiment être là».

Texte traduit de l’allemand à l’aide de DeepL/dbu