Maroc

La Mission de supervision de la Banque Mondiale dresse son bilan

Développement durable. La mission s’est félicitée, lors de sa restitution, des avancées réalisées au cours des quatre derniers mois. L’occasion étant également de souligner l’engagement du gouvernement en faveur d’un développement durable des zones côtières et marines.

Le ministère de l’économie et des finances et la Banque mondiale fortement engagés à promouvoir l’économie bleue résiliente au niveau national. Les efforts consentis par les deux parties démontrent, clairement, cette ambition marquant ainsi une étape prometteuse vers la réalisation des objectifs de développement durable du Maroc. En témoigne le bilan dressé en marge de la clôture de la quatrième mission de supervision de la Banque mondiale et ce au titre du programme pour les résultats «développement de l’économie bleue au Maroc» (PPR EB) d’un montant de 350 millions de dollars. A cet égard, la mission s’est félicitée, lors de sa restitution, des avancées réalisées au cours des quatre derniers mois. L’occasion étant également de souligner l’engagement du gouvernement en faveur d’un développement durable des zones côtières et marines. En termes de coordination et de pilotage, le ministère de l’économie et des finances fait montre de leadership. Il a été annoncé dans ce sens la mise en ligne imminente d’un portail web économie bleue. Ce lancement s’inscrit dans le cadre des progrès enregistrés tant au niveau des projets portés par les différentes parties prenantes au programme pour les résultats « développement de l’économie bleue au Maroc» qu’au niveau des actions qui relèvent de son domaine d’intervention.
Le bilan dressé dans le cadre de la clôture de la 4ème mission de supervision de la Banque mondiale a concerné plusieurs volets. Citons en l’occurrence l’investissement et l’innovation pour l’aquaculture, les fondements scientifiques pour la gestion durable, la protection et valorisation des aires marines protégées, le tourisme bleu, la surveillance des écosystèmes côtiers et des plages ainsi que la restauration et la conservation côtière.

Une enveloppe de 116 millions de dirhams engagée par l’ANDA sur la période 2023-2027
S’agissant de l’investissement et innovation pour l’aquaculture, l’Agence nationale du développement de l’aquaculture (ANDA) a engagé une enveloppe globale de 116 millions de dirhams pour la période 2023-2027. Cette enveloppe financera trois axes principaux. Il s’agit du développement de 14 fermes aquacoles dont quatre dirigées par des femmes. A cela s’ajoutent la culture des algues et la création d’un cluster des crevettes. Il est à rappeler que l’année 2023 a été marquée par le lancement des premières fermes aquacoles programmées pour 2024, permettant de réaliser l’objectif ciblé pour cette même année.
17 stocks de poissons à analyser d’ici la fin du programme
Pour ce qui est des fondements scientifiques pour la gestion durable, l’Institut national de la recherche halieutique (INRH) met en exergue un record de 325 jours en mer en 2023 pour des campagnes en large et 180 pour des campagnes littorales. Une dynamique qui illustre l’effort consenti par l’INRH dans la recherche scientifique et la gestion durable des ressources halieutiques. Notons que dans le cadre de son engagement à fournir une base scientifique solide pour la gestion des ressources halieutiques, l’INRH analysera 17 stocks de poissons d’ici la fin du programme.

La mise en place des aires marines protégées avance à grands pas
En ce qui concerne la protection et valorisation des aires marines protégées, le département de la pêche maritime annonce avoir avancé significativement dans la mise en place et le reclassement des aires marines protégées (AMP).
Citons dans ce sens l’AMP de la région du Souss-Massa. Cette aire illustre, selon le département de la pêche maritime, l’application concrète du processus de Planification spatiale maritime. Une initiative qui vise à équilibrer les besoins de protection environnementale avec ceux du développement économique et social. Au total, 171 marins-pêcheurs et femmes ont bénéficié de formations sur l’importance des aires marines protégées. «Concernant la création de l’AMP d’Agadir, la procédure de l’enquête publique a été clôturée le 14 janvier 2024, le département dispose de 90 jours pour examiner les remarques inscrites au niveau des registres», apprend-on à ce niveau. Il est à rappeler qu’une consultation publique a eu lieu le 27 février 2024 à Larache, rassemblant 84 parties prenantes favorables à l’établissement d’une AMP dans cette région, soulignant un soutien marqué pour le développement durable de la pêche.

Un intérêt particulier accordé aux TPME touristiques
Sur le plan touristique, les campagnes publicitaires menées par l’Office national marocain du tourisme (ONMT), en l’occurrence «Maroc Terre de Lumière» et «Ntla9awfbladna », semblent avoir généré un impact positif. Les contacts se sont chiffrés respectivement à 66.967.883 et 428.465.579 pour la période de janvier à décembre 2023. «Les campagnes et les postes toujours actifs sur les réseaux sociaux ont accentué la promotion des destinations balnéaires, touchant des millions de contacts supplémentaires grâce aux efforts continus sur les plateformes digitales et les contributions des influenceurs», apprend-on. Il ressort également que les initiatives de l’ONMT ont permis d’atteindre 276.438.855 contacts, mettant en lumière les attractions balnéaires du Maroc auprès d’un large public national et international. De même, un intérêt particulier a été accordé à la TPME touristique. Deux sociétés de développement régional (SDR) ont été créées dans le cadre des projets portés par la Société marocaine de l’ingénierie touristique (SMIT), notamment en termes de création et de transformation de TPME touristiques. Les nouvelles SDR sont situées respectivement au niveau des régions de Tanger-Tétouan-Al Hoceima et Guelmim-Oued-Noun. Elles viennent s’ajouter à celle déjà opérationnelle au niveau de la région Souss-Massa. Se référant aux données disponibles, les projets de création et de transformation des TPME touristiques concernent 100 TPME à Guelmim-Oued Noun, 150 dans la région de Souss-Massa et 600 à Tanger. Au titre de ce process, une attention particulière est portée à l’intégration du genre et à la sensibilisation des femmes à l’entrepreneuriat dans les TPME. A préciser que des visites de terrain ont été organisées dans la région d’Agadir Souss-Massa. La finalité étant d’apprécier les réalisations physiques de quatre projets touristiques bénéficiaires du premier appel à projets de la SDR TPME touristique «SMART tourisme».

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Les temps forts de la Mission Actions.
Cette mission de supervision de la Banque mondiale a été, en effet, marquée par la tenue de la première réunion du Comité technique pour le développement de l’économie bleue (EB) au Maroc qui a procédé au lancement officiel des travaux d’élaboration de la Stratégie nationale de développement de l’économie bleue (SNEB), à travers la validation de la feuille de route et du plan de travail proposés par le MEF. En parallèle, le ministère de l’économie et des finances, conjointement avec les wilayas des régions du Souss-Massa et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, a animé deux ateliers régionaux visant la vulgarisation du programme auprès des acteurs territoriaux et la présentation de l’assistance technique portant sur la conception de clusters côtiers et le développement d’un indice intégré de croissance des secteurs bleus.

Ecosystèmes côtiers : Près de 4 millions ha à atteindre
En ce qui concerne les écosystèmes côtiers, 320.000 hectares ont été évalués par la Direction des ports et du domaine public maritime à ce jour et ce avec des projets en cours afin d’atteindre à terme 3.947.000 hectares. Une démarche qui souligne l’engagement de la direction envers la gestion informée et durable des zones côtières du Maroc. Pour sa part, le département du développement durable a réalisé dans le cadre de son indicateur «Surveillance des plages» toutes les campagnes de terrain pour contrôler la qualité de l’eau et du sable, ainsi que la classification des plages selon les normes en vigueur. Le département a également procédé à la révision et à l’adaptation de son plan de communication et ce dans la perspective d’intégrer et de coordonner les activités liées à la protection du littoral. Un accent particulier est mis sur l’utilisation de plateformes numériques et l’établissement de bulletin d’information. Notons que le programme a inclus des exercices de simulation de pollution marine (Simulex) et des formations spécialisées. A cet effet, le nombre de personnes formées pour la gestion de l’environnement marin et côtier a augmenté pour atteindre les 1.295 à fin 2023.

200 ha de forêts côtières restaurés
La restauration et conservation côtière figure également parmi les axes ciblés. Dans le cadre de l’utilisation durable des ressources côtières et marines, l’Agence nationale des eaux et forêts (ANEF) a pu restaurer, dans le cadre dudit programme, 200 hectares de forêts côtières. L’Agence a également fixé 60 hectares de dunes côtières. Il est à souligner que les visites de terrain dans la région de Souss-Massa ont permis d’examiner les projets en cours ainsi que d’apprécier leurs impacts et d’échanger avec certains bénéficiaires de l’intervention de la Banque.

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Un prêt-programme de 350 millions de dollars accordé par la Banque Mondiale
Appui. Dans le cadre de son appui au développement de l’économie bleue au Maroc, la Banque mondiale a approuvé en mai 2022 un prêt de 350 millions de dollars. Ce prêt entend stimuler la création d’emplois et la croissance économique, tout en améliorant la durabilité et la résilience des ressources naturelles ainsi que la sécurité alimentaire. Se référant à la Banque mondiale, ce prêt-programme pour les résultats en faveur de l’économie bleue a pour objectifs de développer des cadres institutionnels, améliorer la gestion intégrée des ressources naturelles et renforcer certains secteurs pour une économie bleue résiliente au changement climatique dans des zones ciblées. Le projet comprend deux volets interdépendants destinés à étayer le programme gouvernemental. Le premier volet soutient l’établissement de cadres institutionnels visant à renforcer la coordination verticale et horizontale.

Il s’attachera également à instaurer un nouveau modèle de fonctionnement collaboratif au sein des secteurs et des régions, à optimiser la planification budgétaire et à œuvrer à des objectifs communs. Le second volet porte sur l’investissement dans des domaines clés de l’économie bleue, notamment le tourisme durable et le sous-secteur de l’aquaculture , la formation professionnelle dédiée à la gestion de l’économie bleue, la protection et la gestion des services écosystémiques et l’amélioration de la résilience climatique dans des zones ciblées. Pour contribuer à la sécurité alimentaire, le programme soutiendra la création d’exploitations aquacoles et la préservation des ressources marines dans des aires protégées. Il s’emploiera par ailleurs à promouvoir l’égalité de genre et l’inclusion des jeunes à travers des structures d’accompagnement et un appui technique.