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Pour l’ONU , Il n’est pas acceptable que cette tragédie se poursuive à Gaza – Actualités Tunisie Focus

Selon le directeur de la coordination l’OCHA, « il est clair que la protection des civils n’est pas assurée dans la Bande de Gaza »

Le directeur de la coordination au Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) a exprimé, vendredi, son inquiétude face à la « tragédie » en cours dans la Bande de Gaza, affirmant que cela ne peut pas se poursuivre.

« Six mois de mort, de destruction, de privation, de traumatisme et de souffrance insondables pour la population de Gaza. Six mois qui remettent en question notre humanité et nos priorités communes », a déclaré Ramesh Rajasingham lors d’une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la situation au Moyen-Orient, et notamment à la question palestinienne.

Il a précisé que 17 000 enfants sont non accompagnés ou séparés de leurs parents ou de leur famille, et que 1,7 million de personnes ont été déplacées de force.

« Il est clair que la protection des civils n’est pas assurée à Gaza », a-t-il ajouté, soulignant que les bombardements menés par Israël ainsi que les opérations au sol se sont poursuivis dans une grande partie de la Bande de Gaza, causant des centaines de morts et de blessés supplémentaires.

« La menace d’une opération militaire sur Rafah subsiste. Les conséquences seraient incommensurables », a-t-il ajouté.

Évoquant les sept travailleurs humanitaires de l’ONG World Central Kitchen (WCK) qui ont été tués par une attaque israélienne à Gaza en début de semaine, Rajasingham a adressé ses condoléances aux familles et aux amis de ces « personnes courageuses et désintéressées, qui étaient là pour aider leurs semblables dans le besoin ».

« Malheureusement, nous ne pouvons pas dire que cette attaque tragique était un incident isolé dans ce conflit. Ils rejoignent plus de 220 de nos collègues humanitaires qui ont été tués, dont 179 membres du personnel de l’ONU », a-t-il ajouté, précisant que l’incident du 1er avril était également une « tragédie » pour la population de Gaza.

Rajasingham a ajouté que la souffrance humaine se poursuivait malgré les « obligations claires » découlant du droit humanitaire international, des mesures conservatoires indiquées par la Cour internationale de justice (CIJ) exigeant d’Israël qu’il prenne toutes les mesures nécessaires et efficaces, et de la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies exigeant un cessez-le-feu immédiat pour le mois de Ramadan.

« Il n’est pas acceptable que cette tragédie se poursuive à Gaza », a-t-il souligné.

Israël mène une offensive militaire meurtrière contre la Bande de Gaza depuis l’attaque transfrontalière menée, le 7 octobre, par le mouvement de résistance palestinien, Hamas, au cours de laquelle quelque 1 200 Israéliens auraient été tués, selon les autorités de Tel-Aviv.

Depuis lors, 33 091 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, ont été tués à Gaza et quelque 75 750 autres ont été blessés, selon le dernier bilan communiqué par les autorités sanitaires palestiniennes.

La guerre israélienne a poussé 85 % de la population de Gaza à se déplacer à l’intérieur du territoire, dans le cadre d’un blocus paralysant visant la plupart des denrées alimentaires, l’eau potable et les médicaments, faisant planer le spectre de la famine sur la population de l’enclave, tandis que 60 % des infrastructures ont été endommagées ou détruites, selon les Nations unies.

Israël est poursuivi devant la Cour Internationale de Justice (CIJ) pour  »crime de génocide ». Dans une ordonnance rendue le 26 janvier 2024, la CIJ a enjoint Tel Aviv de mettre un terme à ses agissements à caractère génocidaire et de prendre des mesures pour garantir l’acheminement de l’aide humanitaire à la population civile de la Bande de Gaza.

Dans une seconde ordonnance indiquant des mesures conservatoires additionnelles, rendue le 28 mars 2024, la CIJ a exhorté Israël à prendre « sans délai » des mesures pour assurer « l’acheminement sans entrave » de l’aide humanitaire, notamment de la nourriture, de l’eau, du carburant et des fournitures médicales. La Cour internationale de justice a déclaré que « les Palestiniens de Gaza ne sont plus seulement confrontés à un risque de famine […] mais que la famine est bel et bien là. »