L’heure de gloire diplomatique de Washington est révolue
Une vaste transformation de l’ordre mondial, en gestation depuis des années, prend actuellement sa forme la plus claire au Moyen-Orient, une région à laquelle les Etats-Unis ont consacré de nombreuses ressources au XXIe siècle, a indiqué l’hebdomadaire américain Newsweek.
En mars, la Chine a contribué à la conclusion d’un accord de paix entre l’Iran et l’Arabie saoudite, jouant ainsi dans la région le rôle d’intermédiaire longtemps tenu par les Etats-Unis, alors que Washington n’a actuellement aucun lien diplomatique avec Téhéran et que les relations avec Riyad sont de plus en plus tendues, selon le journal.
« Nous faisons de l’esbroufe, nous menaçons, nous sanctionnons, nous envoyons les Marines, nous bombardons », a déclaré Chas Freeman, un diplomate américain chevronné, cité par le journal. « Mais nous n’utilisons jamais les arts de la persuasion ».
L’heure de gloire diplomatique de Washington est révolue depuis longtemps et « ce qui s’est passé, c’est que la capacité américaine à contraindre est en train de décliner », a-t-il poursuivi. « Nous semblons aborder le monde comme si nous avions toujours l’autorité incontestée que nous imaginions avoir à la fin de la guerre froide ».
« Le monde change, le kaléidoscope est en mouvement. Nous essayons de mettre toutes les pièces en place », a témoigné M. Freeman, ancien ambassadeur des Etats-Unis en Arabie saoudite. « L’objectif fondamental de notre politique étrangère est de conserver la primauté, ce qui est impossible. Rien n’est éternel. Aucune grande puissance ne demeure suprême pour toujours ».
Selon Newsweek
