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La Belgique appelle à un cessez-le-feu immédiat à Gaz – Actualités Tunisie Focus

Lors d’un entretien avec l’agence turque Anadolu, la ministre belge des Affaires étrangères a fait part de son intention d’accueillir une conférence de paix internationale portant sur la solution à deux États

La ministre belge des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, a appelé, ce mardi, à un cessez-le-feu immédiat à Gaza et a fait part de son intention d’accueillir une conférence de paix internationale portant sur la solution à deux États.

À l’aéroport militaire de Melsbroek, dans la capitale belge Bruxelles, Hadja Lahbib a déclaré à Anadolu : « Ce à quoi nous assistons à Gaza est une tragédie humaine », rappelant l’opération lancée par des avions militaires de son pays pour larguer de l’aide humanitaire dans l’enclave.

« Nous avons impérativement besoin d’un cessez-le-feu immédiat à Gaza », a-t-elle déclaré.

Reconnaissance de l’État de Palestine

Soulignant que le moyen permanent de remédier à la crise humanitaire à Gaza est de parvenir à la solution à deux États, Lahbib a indiqué : « Nous avons un accord qui va dans ce sens (reconnaissance d’un État palestinien) entre les administrations régionales en Belgique. Nous l’envisageons sérieusement ».

Elle a souligné que le gouvernement fédéral belge attendait le « bon moment » pour reconnaître l’État de Palestine : « Si la Belgique seule reconnaît l’État palestinien, il n’en résultera qu’une déclaration symbolique ».

La responsable a également souligné que le peuple palestinien attend bien plus que des déclarations symboliques.

« C’est pourquoi je suis disposée à accueillir une conférence qui relancera les négociations politiques, une conférence de paix qui débouchera sur une solution à deux États ».

La position de la Belgique sur Gaza

La Belgique, qui assure la présidence de l’Union européenne depuis le 1er janvier, s’est distinguée par sa position à l’égard des attaques israéliennes contre les civils.

Le pays, qui a soutenu les résolutions votées à l’Assemblée générale des Nations unies (AGNU) exigeant un cessez-le-feu humanitaire, a également porté cette revendication lors des sommets des dirigeants de l’UE, afin d’adopter une position claire sur la situation et d’appeler à un cessez-le-feu immédiat et permanent.

Bruxelles a également inscrit à l’ordre du jour de ces sommets la question des sanctions à l’encontre des colons qui se livrent à la violence en Cisjordanie.

Les allégations contre l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) n’ont pas été prouvées et l’agence a continué à être financée, a souligné le pays européen.

Des questions telles que l’embargo sur les armes à destination d’Israël et le boycott des produits issus des colonies illégales occupent depuis longtemps l’ordre du jour des assemblées régionales en Belgique.

Interdiction d’exporter des équipements militaires vers Israël

Les gouvernements de la Région de Bruxelles-Capitale et de la Région wallonne francophone ont interdit l’exportation d’équipements militaires vers Israël, ainsi que de biens et de technologies pouvant être utilisés à des fins tant civiles que militaires.

Au Parlement européen, les parlementaires belges appellent régulièrement à un cessez-le-feu, à un embargo sur les armes à destination d’Israël, à des sanctions individuelles contre les responsables de crimes de guerre et à l’annulation de l’accord de l’UE accordant à Israël des privilèges commerciaux.

Le Premier ministre Alexander de Croo a été confronté à de vives critiques de la part du gouvernement israélien et accusé de soutenir le terrorisme pour les déclarations qu’il a faites lors d’une visite en Israël et en Palestine avec son homologue espagnol Pedro Sanchez les 23 et 24 novembre 2023.

De Croo a affirmé qu’il maintenait ses propos selon lesquels « Israël doit respecter le droit international et que la mort de civils et la destruction de Gaza sont inacceptables ».

Israël mène une offensive meurtrière sur la Bande de Gaza à la suite d’une incursion transfrontalière lancée le 7 octobre dernier par le mouvement de résistance palestinien Hamas. Les bombardements israéliens qui ont suivi ont fait 30 631 morts et 72 043 blessés, entraîné des destructions massives et des pénuries de produits de première nécessité

La guerre israélienne a poussé 85 % de la population de Gaza à se déplacer à l’intérieur du territoire, dans un contexte de pénurie aiguë de nourriture, d’eau potable et de médicaments, tandis que 60 % des infrastructures de l’enclave ont été endommagées ou détruites, selon les Nations unies.

Israël est poursuivi devant la Cour internationale de justice pour génocide. Un arrêt rendu en janvier a enjoint Tel-Aviv de mettre fin aux actes à caractère génocidaire et de prendre des mesures pour garantir l’acheminement de l’aide humanitaire à la population civile de la Bande de Gaza.