Belgique

Violences sexuelles dans l’Eglise : la Congrégation des Frères de la Charité s’excuse pour la loi du silence sur les violences

Les témoins précédents de la commission ont accusé le Supérieur général René Stockman, qui n’est plus en charge de la congrégation, d’avoir dissimulé des faits pendant des années. Il aurait notamment exercé des pressions sur des témoins pour qu’ils gardent le silence et sur des officiers de police pour qu’ils n’enquêtent pas sur les plaintes. M. Stockman a nié en bloc devant la commission d’enquête lundi.

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Les députés ont interrogé Raf De Rycke et le directeur Veron Raes vendredi. Tous deux étaient venus présenter les efforts de la congrégation pour lutter contre les comportements transgressifs. Ils ont également fait référence aux excuses présentées à plusieurs reprises aux victimes, la dernière fois dans une lettre ouverte en octobre de l’année dernière, qui prenait également ses distances par rapport à M. Stockman.

La session a, par ailleurs, dû être brièvement interrompue vendredi après-midi après que Jos Claes, l’ancien supérieur provincial des Salésiens de Don Bosco, s’est brièvement emporté. L’homme a reçu une avalanche de questions sur ses actions à l’encontre de l’ancien prêtre Luk Delft.

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Ce prêtre avait été transféré d’une école à l’autre à la suite d’agressions, après quoi les violences s’étaient reproduites. Les députés ont affiché leur étonnement sur le fait qu’on lui a, à nouveau, confié un poste où il était en contact avec des jeunes. Luk Delft a fait la une des médias internationaux après avoir agressé au moins deux garçons lors d’une mission religieuse en République centrafricaine.

M. Claes s’est défendu en soulignant, entre autres, qu’il n’était pas au courant du transfert de M. Delft jusqu’à ce qu’il apparaisse, en 2009, que du contenu de violence sexuelle sur mineurs avait été trouvé sur un ordinateur qu’il utilisait. « J’ai toujours agi pour faire le bien, mais apparemment je ne l’ai pas fait », a ajouté M. Claes. « Je dois donc m’excuser. J’ai toujours pensé que j’agissais consciencieusement. »

M. Claes a ensuite fondu en larmes et la présidente Dewit a brièvement suspendu la séance.