Belgique

Quelles seront les nouvelles communes concernées par un plan Good Move : voici ce qui est sur la table (INFOGRAPHIE)

Un plan censé réduire le trafic de transit et dissuader les automobilistes de passage de traverser le petit village pour éviter l’embouteillée chaussée de Haecht. Il n’aura fallu qu’un jour avant que des protestations ne surviennent. Mercredi matin, Haren se réveillait avec des panneaux vandalisés. “No Good Move”, inscrit en lettres noires. Des contestations anonymes qui rappellent fortement celles survenues à Cureghem et dans le quartier de la Cage-aux-Ours (Schaerbeek) en 2022. Des frondes qui avaient forcé les autorités locales, sous pression, à faire marche arrière et abroger ces deux plans de circulation.

Une commune de la périphérie bruxelloise met en place un plan de mobilité à la Good Move : voici tous les changements de circulation

Incontestablement, “Good Move” a fait partie des dossiers les plus marquants de la législature bruxelloise. Généralement sous l’impulsion d’échevins écologistes, plusieurs communes ont postulé pour mettre en place ces plans de circulation. Outre le Pentagone, dix plans avaient en effet été annoncés en 2021 et 2022 : Cureghem, Colignon-Josaphat, Saint-Gilles, Flagey, Dielegem, Neerstalle, Roodebeek, centre historique de Molenbeek, Chant d’Oiseau et Pannenhuis.

Certains l’ont fait, d’autres ont abandonné, certains se préparent, d’autres laissent pourrir le dossier au fond d’un tiroir. Depuis les déconfitures à Anderlecht et Schaerbeek, les mots “Good Move” sont évités, et bien des mandataires locaux, aussi bien MR que PS et Engagés, ne cachent plus leurs friolsités, tandis que les Verts s’impatientent ou prennent leur mal en patience.

”Good Move n’est pas mort”, nous assure cependant une voix qui porte chez les écologistes. Renseignements pris auprès des communes, une chose est en effet sûre : ce récent plan à Haren ne sera pas le dernier. Tour d’horizon des futures mailles dans un climat de nervosité électorale.

Etat des lieux des plans Good Move
Etat des lieux des plans Good Move ©IPM Graphics

Seule la Ville a mis en place ses plans

Pour rappel, le plan régional Good Move, façonné par Pascal Smet (Vooruit) et récupéré par Elke Van den Brandt (Groen), a prévu une cinquantaine de “quartiers apaisés”, appelés dans le jargon “mailles”. Le but de ces plans de circulation est, toujours, de renvoyer le trafic sur les grands axes afin d’” apaiser” les quartiers résidentiels. Et ce au moyen de changements de sens de circulation (sens interdits) et de “filtres” (blocs de béton, bornes, barrières…).

À l’heure actuelle, seules deux mailles ont entièrement été réalisées : la vaste maille Pentagone mise en place à l’été 2022, et la récente petite maille Haren. Toutes les deux sur le territoire de la Ville de Bruxelles. On l’a dit : première maille à être instaurée, le plan de Cureghem a finalement été supprimé à la suite de vandalisme et de contestation. À Schaerbeek, ce fut également une similaire, bien que partielle, débâcle : une partie de la maille Colignon-Josaphat a été mise en place (quartier des Azalées et quartier Royale Sainte-Marie), mais l’ultime partie dans le quartier Cage-aux-Ours a capoté, également à la suite d’une virulente fronde de citoyens mécontents. Enfin, à Flagey, les ambitions du plan ont dû être revues à la baisse en raison de travaux sur l’avenue Louise.

Au total donc, quatre plans mis en place sous cette mandature… sur plus d’une dizaine de plans annoncés ces dernières années.

Un Good Move se dessine à Auderghem et Woluwe-Saint-Pierre : une étape clé vers la maille “Chant d’Oiseau” franchie en cette fin janvier

Ça se concrétise à Saint-Gilles et Forest

Certains plans devraient cependant voir le jour prochainement. La “maille Parvis”, qui englobe la Barrière et presque tout Saint-Gilles, a été définie et devrait être mise en œuvre, du moins en partie, “cette année”, nous confirme l’échevine Catherine Morenville (Ecolo).

Commune Ecolo depuis 2018, Forest s’apprête aussi à concrétiser deux plans. D’abord, dans le quartier Neerstalle : “le plan de circulation sera mis en œuvre dans le courant de l’année 2025, après les travaux en cours sur la chaussée de Neerstalle et le Cœur de Forest”, pointe l’échevin Alain Mugabo (Ecolo). Ensuite, Globe-Altitude 100 : “les études de diagnostic et participation vont démarrer en 2024”, mais aucune date encore définie pour la mise en œuvre.

Pour le reste, les communes ne sont pas pressées. Quand elles ne cachent pas ostensiblement leur hostilité. À Woluwe-Saint-Lambert, la majorité Défi a claqué la porte, jugeant “inacceptables” les propositions du bureau d’études pour le quartier Roodebeek. À Molenbeek, on est très loin d’un plan. “Pour le moment, il n’y a rien sur la table. On ne veut pas se précipiter”, nous informe l’échevin Abdellah Achaoui (PS).

Réticences au nord de Bruxelles

Pour le quartier Chant d’Oiseau, à cheval sur Woluwe-Saint-Pierre et Auderghem, le projet avance… lentement. Le “diagnostic” fait par un bureau d’études a été cet hiver présenté aux riverains. Mais pas encore de plan, et rien ne sera implémenté concrètement sous cette mandature.

Et le nord de Bruxelles dans tout ça ? À Dielegem et Pannenhuis, les deux plans annoncés, qui concernent la commune de Jette et la Ville, sont au point mort. “On est en mode pause sur les mailles”, note la bourgmestre jettoise Claire Vandevivere (Les Engagés), qui dit se focaliser sur d’autres dossiers de sécurité routière.

Enfin, une commune s’est ajoutée à la liste et a, l’an dernier, demandé des subsides régionaux pour mettre en place un plan : Berchem. L’entité veut un plan pour le quartier “Berchem-Korenbeek”, à savoir l’ouest de la chaussée de Gand. Mais on est loin du compte. Il faut encore désigner un bureau, faire un diagnostic “de 18 mois”, établir un plan, concerter les habitants… Bref, pas de mise en œuvre avant fin 2025 ou 2026, estime l’échevin berchemois Thibaut Wauthier (Ecolo). Un projet Good Move, qui comme les autres, dépendra entièrement du bon vouloir de la prochaine majorité locale.