Belgique

Objectif 22 000 points de recharge électrique à Bruxelles en 2035 : y arrivera-t-on ?

Pour que la plupart des citoyens puissent abandonner leur véhicule thermique et se tourner vers l’électrique, il faut que le marché suive et se démocratise. “Le développement du marché de la voiture électrique ne va pas assez vite, pointe Joost Kaesemans, directeur des relations publiques de Touring. Ce n’est pas abordable pour la majorité des gens pour le moment.” Pour l’entreprise, les mesures d’interdiction de la Lez bruxelloise vont trop vite. “Si on attend encore 2 ou 3 ans, les premiers véhicules électriques auront le temps d’arriver sur le marché de l’occasion. L’électrique sera plus disponible et moins cher. Les ménages moins aisés pourront l’envisager.”

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Le développement des points de recharge s’accélère

En parallèle, le manque d’infrastructures de recharge est aussi pointé du doigt. “La nouvelle mesure d’interdiction de la Lez a été décidée en 2018, alors qu’on nous promettait de belles avancées sur les infrastructures pour les véhicules électriques. Le problème, c’est qu’en 2024, on n’y est pas. On maintient l’interdiction mais les promesses n’ont pas été tenues.”

Pour appuyer ses dires, la société d’assistance pointe la “Vision sur le déploiement d’une infrastructure de recharge pour véhicules électriques” du gouvernement bruxellois approuvée en 2020. L’objectif de la Région était alors d’offrir 22 000 points de recharge à l’horizon 2035. À ce jour, 5 412 points sont disponibles. “C’est peu, commente Lorenzo Stefani, porte-parole de Touring. Le rythme est trop lent. En comparaison avec la ville de Berlin ou les Pays-Bas par exemple, la Belgique est en retard.”

Cependant, le développement des points de recharge semble s’accélérer. Un rapport de Bruxelles Environnement notait qu’en 2022, Bruxelles comptait 1 325 points de recharge. En 2 ans, 4 087 nouveaux points de recharge ont donc été mis en place, c’est près de deux fois plus qu’entre 2020 et 2022.

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Manque de transparence

Mais Touring souligne aussi d’autres problématiques. “Nous recevons des témoignages de membres expliquant qu’ils ne pourront jamais disposer de bornes de recharge dans les parkings souterrains de leur immeuble, car les normes de sécurité interdisent l’installation de bornes en sous-sol, explique encore Lorenzo Stefani. Il y a aussi un manque de transparence concernant les tarifs. Pourquoi le prix du kilowattheure n’est-il pas affiché dans les stations de recharge, comme c’est le cas pour les autres carburants ? Et pourquoi est-il obligatoire de payer via un badge ou une application, alors que les cartes bancaires et l’argent liquide ne sont jamais acceptés ? Toutes ces observations contribuent à établir un frein dans la transition vers les véhicules électriques.”

En attendant un développement plus large et une démocratisation de l’électrique en Belgique, Bruxelles a lancé le site electrify.brussels, qui reprend l’essentiel des informations pour ceux qui souhaiteraient se lancer dans l’achat d’un véhicule électrique et qui se poseraient des questions sur les possibilités de recharge.

Le site met notamment à disposition une carte de tous les points de recharge disponibles à Bruxelles, en précisant le caractère public ou non de la borne, ainsi que la vitesse de recharge disponible. Dans la “Foire aux questions”, on retrouve également le tarif indicatif proposé par les deux opérateurs de bornes publiques présents à Bruxelles et la marche à suivre pour l’utilisation de bornes publiques ou privées. Les aides financières à l’installation de bornes y sont également reprises.