Belgique

L’inscription à la liste “Ne m’appelez plus” empêche-t-elle vraiment les appels des call-centers ?

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Mais cette apparente solution est-elle efficace ? Si vous parlez de cette liste autour de vous, vous constaterez probablement des opinions plus que mitigées sur la question. Les chiffres du SPF Économie en témoignent : les violations sont fréquentes. Chaque année, près de 10 000 personnes signalent des appels non sollicités alors même qu’elles sont inscrites sur la liste “Ne m’appelez plus”.

Entreprises basées à l’étranger

Interrogé à ce sujet par La Libre Belgique, un porte-parole du SPF Économie donne deux explications à ce problème. La première : les entreprises basées à l’étranger ne sont pas soumises à la législation belge et peuvent donc appeler les particuliers sans tenir compte d’une éventuelle inscription sur cette liste.

La liste « Ne m’appelez plus » fonctionne-t-elle vraiment ?

La seconde : des escrocs, dont l’objectif est de voler votre argent ou vos données bancaires personnelles, opèrent presque toujours depuis l’étranger et ne tiennent aucunement compte de la liste “Ne m’appelez plus”. Soyez donc prudent si, malgré votre inscription, vous recevez une offre alléchante par téléphone, il s’agit peut-être d’une arnaque.

S’inscrire sur cette liste ne vous garantit donc pas complètement d’être à l’abri des appels publicitaires à répétition. Néanmoins, cette inscription est gratuite et limite, au moins pour partie, le risque de vous faire ennuyer par des publicitaires privés puisque « Ne m’appelez plus » garantit qu’aucune entreprise belge ne vous téléphonera à des fins publicitaires, sauf manquement à la loi.

Pour améliorer l’efficacité de cette liste et mieux protéger les particuliers des appels intempestifs, le champ d’action du gouvernement fédéral est relativement restreint, puisqu’il n’a pas autorité sur les entreprises étrangères et qu’il peut difficilement lutter contre les escroqueries téléphoniques hors du territoire belge.

La secrétaire d’État à la Protection des consommateurs Alexia Bertrand (Open VLD) a toutefois récemment annoncé en commission parlementaire travailler à un nouveau projet de loi visant à modifier le système actuel. Son objectif est d’obliger les opérateurs téléphoniques à informer leurs abonnés qu’ils ont la possibilité de s’opposer à l’utilisation, par des publicitaires, de leurs numéros de téléphone pour faire du marketing direct.