Belgique

La Flandre justifie le manque de concertation avant les travaux du carrefour Léonard : “Nous ne savions pas que les dégâts seraient aussi importants”

La Flandre est demeurée inflexible sur la poursuite des travaux, malgré les nuisances occasionnées. “Il n’est pas question de suspendre les travaux, a précisé le cabinet de la ministre flamande de la Mobilité et des Travaux publics Lydia Peeters (Open VLD). Ces travaux, en cours depuis avril 2023, représentent un investissement indispensable de 28 millions d’euros par lesquels nous voulons garantir la sécurité et prolonger la durée de vie du tunnel Léonard.”

Du côté de la communication, en revanche, Lydia Peeters se montre plus ouverte. “La ministre a demandé à son administration de fournir des informations supplémentaires tant aux autorités locales qu’à la Région bruxelloise, précise encore le cabinet. En plus de la campagne numérique et du site d’information, une lettre destinée aux habitants est également déposée dans plus de 200 000 boîtes aux lettres à Auderghem, Woluwe-Saint-Lambert, Woluwe-Saint-Pierre, Kraainem, Overijse, Hoeilaart et Tervuren.”

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Les travaux ont pris une tournure imprévue

Mais ce qui agace particulièrement les communes et les Régions wallonne et bruxelloise, c’est le manque de concertation en amont du début des travaux. “Normalement, dans le cas de travaux de cette ampleur, nous le prévoyons bien à l’avance et nous communiquons autant que possible, explique Anton De Coster, porte-parole de l’Agence flamande des Routes et de la Circulation (Agentschap Wegen & Verkeer, AWV). Il y a bien sûr un maximum de concertation avec les acteurs impactés. Nous avons d’ailleurs eu des réunions préparatoires à ces travaux avec la Région flamande, Bruxelles Mobilité, et Mobiris (centre de gestion de la mobilité en Région bruxelloise).”

Selon l’AWV, les travaux ont ensuite pris une tournure imprévue : “En avançant dans le chantier, nous nous sommes rendu compte que les dégâts étaient beaucoup plus importants que prévu, et que les blocages allaient donc être plus importants”. L’AWV insiste : elle aurait davantage informé si elle avait su à quoi s’attendre. “On aurait fait plus de réunions, on aurait communiqué différemment, si on avait su que l’impact allait être aussi grand.”

Une réunion de concertation prévue ce vendredi

Depuis les dernières annonces, en revanche, l’agence flamande réfute un manque de coordination et d’échange. “Cette semaine, c’est réunion sur réunion. Nous sommes entièrement disponibles pour répondre à toutes les questions et craintes des communes et des autres Régions.” Du côté du cabinet d’Elke Van den Brandt, on confirme en partie : “Après notre demande, il y a effectivement eu une première réunion de concertation mercredi. Une autre doit se tenir ce vendredi, en présence des communes impactées. Mais jusqu’à présent, on n’est pas encore totalement rassurés. Nos préoccupations ne sont pas encore suffisamment prises en compte par la Flandre.”

La ministre, comme son homologue wallon, espère toujours une suspension temporaire des travaux, le temps de trouver un terrain d’entente. “Ce n’est pas aussi simple, répond Anton De Coster, de l’AWV. Le chantier est très complexe, il y a beaucoup de personnes différentes qui travaillent sur le terrain, on doit faire les choses dans un certain ordre, on ne peut pas tout chambouler comme ça.”

Quant à une amélioration de la situation, il y a “peu de solutions” selon l’AWV. “Nous avons déjà mis en place une déviation du trafic longue distance par le Ring ouest.” Mais pour les riverains des communes avoisinantes et navetteurs venant de Namur ou du Brabant wallon, le mieux sera sans doute d’éviter un maximum la zone jusqu’à la fin des travaux.