Belgique

Denis Ducarme demande des comptes à Ludivine Dedonder suite au scandale de l’armée : “Ce qui devait être fait n’a pas été fait suffisamment tôt”

Une enquête de nos confrères du Morgen révélait que des officiers, sous-officiers et militaires du quatrième bataillon d’Amay étaient impliqués dans des violences, abus de pouvoir et comportements sexuels inappropriés. La ministre en avait été informée par un e-mail en novembre 2023. “Ce courrier a été envoyé par un membre de la famille d’une personne concernée”, apprend-on sur place. Ces faits se sont produits durant plusieurs années.

”L’information doit être complètement transparente”, insiste Denis Ducarme. “En tant que parlementaire, nous devons savoir quand les victimes ont contacté la ministre ou déposé une plainte interne et combien de temps il a fallu derrière pour que ces personnes soient protégées. Si on n’a pas tout mis en œuvre pour que ces personnes soient protégées, une responsabilité politique peut être engagée. C’est là-dessus que l’on va devoir faire toute la clarté. Il est assez curieux de parler systématiquement de reconstruction de la Défense et, parallèlement, de n’avoir pas pris suffisamment au sérieux ce type de problème puisqu’il a fallu des mois pour réagir.”

Abus de pouvoir, violences illégales, comportements sexuellement inappropriés : l’armée belge au cœur d’un nouveau scandale

Le député regrette d’autant plus le manque de réactivité face à cette situation que chaque année, la Défense perd des militaires. “Il y a une nécessité de renforcer l’attractivité du secteur mais cela va dans le mauvais sens. On parle de nouvelles recrues, mais ces nouvelles recrues ont subi des violences, c’est un frein, un obstacle, au fait de renouer avec l’attractivité du monde militaire. C’est une image scandaleuse qui va se répandre sur nos forces militaires. Ce qui devait être fait n’a pas été fait suffisamment tôt.”

Denis Ducarme reste prudent quant à la responsabilité de la ministre Dedonder. Pas question à ce stade de parler de démission. “Je ne veux pas utiliser politiquement le sort qu’on subit ces victimes. Ce qui va déterminer la manière dont le parlement va traiter la question, c’est le fait que la ministre ait pris autant de temps avant de réagir.”

La ministre sera normalement interrogée au parlement mercredi de la semaine prochaine lors de la commission Défense.