Belgique

Découvrez les cotes sévères attribuées par les patrons aux différents gouvernements : “Ils ont géré les crises mais après, il y a eu peu de réformes”

Les employeurs cotent les gouvernements de Belgique
Les employeurs cotent les gouvernements de Belgique ©IPM Graphics

Le verdict est sévère, très sévère. Et les résultats sont nettement moins bons qu’il y a cinq ans. Au fédéral, le gouvernement De Croo (PS, CD&V, Open VLD, MR, Vooruit, Écolo, Groen) obtient une cote d’à peine 5,3 sur 10, là où le gouvernement Michel s’en sortait avec un beau 7/10 il y a cinq ans. La Suédoise présentait il est vrai un profil plus ancré à droite, censé davantage satisfaire les employeurs que celui de l’actuelle Vivaldi, idéologiquement moins homogène.

Le patronat octroie 7/10 au gouvernement Michel

En Flandre, la coalition emmenée par Jan Jambon (N-VA, CD&V, Open VLD) obtient la meilleure cote de tous les gouvernements belges, avec un maigre 5,8 sur 10, contre 6,7/10 pour son prédécesseur Geert Bourgeois.

Par contre, les autres gouvernements régionaux ont clairement échoué, selon le patronat. Le gouvernement wallon d’Elio Di Rupo (PS, MR, Écolo) n’obtient que 4,6 sur 10 (contre 6,5 à son prédécesseur Willy Borsus). Et, pire encore, l’exécutif bruxellois de Rudi Vervoort (PS, Écolo, Défi, Groen, Open VLD, Vooruit) récolte seulement 3,8 sur 10 (le même obtenait 4,9 il y a cinq ans).

Des circonstances atténuantes

Bref, résume Sandrine Agie (Whyte Corporate Affairs), “les différents gouvernements sont très critiqués par les employeurs, et nettement plus qu’en 2019”. Cependant, nuance-t-elle immédiatement, “les organisations patronales reconnaissent que les différents exécutifs ont eu plusieurs crises à gérer (Covid, pouvoir d’achat et inondations pour la Wallonie). Elles ont apprécié leur gestion de ces crises, mais estiment qu’au-delà de cela, ces gouvernements n’ont entrepris que très peu de réformes. Les scores sont mauvais parce que les employeurs attendaient davantage de réformes structurelles.”

Assez logiquement, poursuit Sandrine Agie, on observe “peu d’enthousiasme à l’idée de reconduire les majorités existantes, sauf en Flandre”. S’il y a une majorité pour prolonger la coalition flamande actuelle (13 oui et 6 non), ce n’est pas le cas au fédéral (15 non, 5 oui), ni en Wallonie (15 non, 3 oui) ni à Bruxelles (16 non, 1 oui). “Les employeurs se montrent cependant réalistes, note Sandrine Agie. Ils savent qu’il n’y aura peut-être pas d’autres solutions.” Ils affichent une volonté de changement mais veulent éviter les extrêmes…

Sympathie pour le MR, la N-VA et l’Open VLD

Sur le plan électoral, les organisations patronales se disent politiquement neutres mais, si elles devaient se rendre aux urnes, elles choisiraient, sans surprise, le MR côté francophone (22 sur 28) et la N-VA (15 sur 29) et l’Open VLD (11 sur 29) côté flamand.

Pour l’avenir, la priorité des employeurs est le renforcement de la compétitivité des entreprises. Le climat, le marché du travail, l’énergie et la politique fiscale figurent également en bonne place sur la liste des préoccupations, montre l’enquête. Par contre, les employeurs ne sont pas enthousiastes à l’idée d’une nouvelle réforme de l’État. “Ils veulent de la stabilité et de l’efficacité”, conclut Sandrine Agie.