France

« Gilets jaunes » : Vote unanime à l’Assemblée pour diffuser les fameux cahiers de doléances

Six ans après le Grand débat national organisé par Emmanuel Macron pour mettre fin à la crise des « gilets jaunes », l’Assemblée nationale appelle le gouvernement à en dévoiler les conclusions. Les députés ont voté à l’unanimité une résolution pour diffuser et restituer ces cahiers de doléances.

L’exercice démocratique, inédit à l’époque moderne, avait abouti au recueil de « 19.000 cahiers citoyens », un « trésor national », selon la députée écologiste de la Drôme Marie Pochon, à l’origine de cette résolution.

Colère aux archives

« Des milliers de cahiers noircis, des colères, des espoirs, des histoires de vie, des préoccupations et des propositions de nos concitoyens », mais « des cahiers qui, malgré la promesse présidentielle, ne seront jamais rendus publics », a-t-elle déploré à la tribune de l’hémicycle. « On les retrouve alors dans les archives soigneusement gardés, parfois encore dans les tiroirs des mairies ».

En effet, la plupart de ces « doléances » reposent dans les archives départementales partout en France, et ne sont guère ouvertes que par des chercheurs. Le public, qui y a souvent accès sans le savoir, s’y fait rare.

Numériser et anonymiser

Adoptée à l’unanimité des députés dans l’hémicycle – de La France insoumise au Rassemblement national en passant par les macronistes – cette résolution appelle notamment le gouvernement à « rendre publiques ces doléances sur une plateforme » en ligne ouverte à tous. Pour ce faire, l’Etat doit finaliser et financer « la numérisation de chaque cahier de doléances » mais aussi « leur anonymisation ».

Car lorsque les citoyens ont écrit leurs doléances (parfois en dehors du cadre du Grand débat national, certains « gilets jaunes » dès novembre 2018) ils ont souvent livré sur papier des récits très personnels, y laissant parfois des éléments susceptibles de les identifier.

En réponse, le gouvernement a annoncé s’engager à chercher de « nouvelles solutions techniques pour anonymiser les contributions et permettre [ainsi] un accès en ligne au contenu des cahiers de doléances », selon le ministre des Relations avec le Parlement Patrick Mignola dans l’hémicycle. Il a notamment évoqué des tests pour « anonymiser » et « analyser » les contenus déjà numérisés avec le recours à l’intelligence artificielle, et promis d’associer à son pilotage un comité constitué de parlementaires, d’élus locaux et du Conseil économique, social et environnemental (Cese).