Visas : la France offre des facilitations ciblées
Les responsables consulaires s’ouvrent à d’autres corps de métiers en particulier dans le domaine de la médecine. Dans ce sens, un premier accord de partenariat relatif aux visas entre le consulat général de France et le CNOM avait été signé le 25 mars 2024.
La période des restrictions pour l’octroi de visa d’entrée sur le territoire français semble déjà être un souvenir bien lointain. Les responsables français entendent faciliter les demandes de visa en multipliant les annonces et conventions ces derniers mois. Alors que de nombreux demandeurs critiquent la lourdeur de la procédure et la prédominance des intermédiaires qui rendent la tâche encore plus compliquée, des dispositifs spéciaux sont mis en place dernièrement en faveur des catégories socioprofessionnelles. Il y a quelques semaines seulement, l’ambassadeur de France au Maroc, Christophe Lecourtier, a fait une nouvelle annonce en marge des Journées mondiales des alumni lancées au Quai d’Orsay à Paris par Franck Riester, ministre chargé du commerce extérieur, de l’attractivité, de la francophonie et des Français de l’étranger. Dans les détails, l’ambassadeur qui avait lancé la déclinaison marocaine de ces journées avait dévoilé par la même occasion «la mise en place d’un dispositif des visas dédié pour les alumni de l’enseignement supérieur français, afin de faciliter les mobilités entre le Maroc et la France et de renforcer les liens qui unissent les deux pays. Ce dispositif vise à privilégier la mobilité circulaire entre le Maroc et la France pour les diplômés de niveau master et au-delà, inscrits sur la plateforme France Alumni. En facilitant et fluidifiant les mobilités, nous renforçons les ponts entre le Maroc et la France, entre les institutions académiques et les secteurs socio-économiques de nos deux pays». Les alumni sont loin d’être un cas isolé. En mai dernier, un accord de partenariat relatif à la promotion de la mobilité a été signé entre le consulat général de France à Rabat et Veolia. Chouhid Nasr, directeur général de Veolia au Maroc avait alors affirmé que «plusieurs collaborateurs de Velolia se rendent en France pour des missions professionnelles ou des formations. C’est pourquoi nous avons signé un accord de partenariat pour faciliter les déplacements de nos collaborateurs». Dans le même ordre d’idées et afin de favoriser la mobilité des collaborateurs entre le Maroc et la France, Renault Group Maroc et le consulat général de France à Rabat avaient signé en février dernier dans une première fois un accord de partenariat relatif à l’obtention de visas dans le cadre de séjours professionnels. L’accord avait été signé par Mohamed Bachiri, directeur général de Renault Group Maroc, et par Sandrine Lelong-Motta, consule générale de France à Rabat. Ledit accord permet aux personnes concernées de bénéficier d’un dispositif spécial à travers des procédures simplifiées pour l’obtention d’un visa de court séjour avec un suivi du service consulaire français.
Médecine
En plus des collaborateurs des grands groupes industriels français ainsi que les diplômés de l’enseignement supérieur de l’Hexagone, les responsables consulaires s’ouvrent à d’autres corps de métiers en particulier dans le domaine de la médecine. Dans ce sens, un premier accord de partenariat relatif aux visas entre le consulat général de France et le Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) avait été signé le 25 mars 2024. Il semble que l’accord en question porterait sur un quota quotidien de rendez-vous de visa réservé aux médecins avec un guichet spécifique pour le traitement des dossiers. Il faut dire que la France demeure la première destination des demandeurs de visa Schengen provenant du Maroc. D’après les statistiques du site Schengen News, les Marocains ont déposé 310.000 demandes auprès des autorités consulaires françaises en 2023, soit environ 11,8% du total reçu par la France. Selon la même source, le taux d’approbation était élevé pour les dix premiers pays en termes de demandes. C’est le cas notamment pour les Britanniques 95,1%, les Chinois 92,9%, les Saoudiens 92%, les Russes 89,5%, les Turcs 84,7%, les Indiens 83,3%, les Tunisiens 83,1% et les Marocains 81,2%. Des chiffres qui confirment la fin des restrictions. En novembre 2023, Christophe Lecourtier avait annoncé qu’il n’y avait «plus aucune limitation» dans la délivrance de visas français aux ressortissants marocains. «Toute personne qui présente les conditions requises pour obtenir un visa obtiendra son visa», avait alors assuré le diplomate français, dans une déclaration à la presse. En septembre 2021, la France avait annoncé sa décision de réduire de 50% le nombre de visas accordés aux Marocains, en prenant comme année de référence l’année 2020. Cette mesure avait également été appliquée pour les personnes venant d’Algérie et de Tunisie. A noter que les relations entre le Maroc et la France connaissent depuis quelques mois une nouvelle dynamique. Ces relations sont vouées à «un avenir aussi fort et fructueux que notre passé commun», avait ainsi affirmé à Casablanca en avril dernier le ministre délégué chargé du commerce extérieur, de l’attractivité, de la francophonie et des Français de l’étranger. Il avait souligné que le momentum des relations entre les deux pays est «très particulier car nous traversons ensemble une période où nous faisons face à des défis considérables, et nous devons plus que jamais travailler ensemble pour les relever». Dans ce sens, M. Riester a mis l’accent sur l’importance d’œuvrer de concert sur les questions charnières relatives au réchauffement climatique, à la transition écologique et à la transition numérique, dans un monde instable, avec la nécessité de renouveler, refonder, solidifier et sécuriser les chaînes de valeur, notant que «les deux pays ont des intérêts considérables sur lesquels il faut absolument mobiliser toutes les énergies».
Partenariat
Forum. La France a fait le choix stratégique de renforcer ses liens économiques avec le Maroc dans le contexte des évolutions mondiales post-Covid, notamment sur le plan géopolitique et la réorganisation des chaînes de valeur, a indiqué, vendredi à Rabat, le ministre français de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, Bruno Le Maire. S’exprimant à l’ouverture de la Rencontre économique Maroc-France fin avril dernier, M. Le Maire a exprimé la volonté de son pays de coopérer avec le Royaume dans divers domaines, particulièrement celui des énergies propres, notamment solaire, éolienne et de l’hydrogène vert. Il a également fait part du souhait de la France de collaborer avec le Maroc dans le développement des infrastructures de transport énergétique et dans la production de l’énergie nucléaire mais aussi d’élargir davantage la coopération entre les deux pays dans les secteurs ferroviaire, aéronautique et automobile. Le Maroc offre aux entreprises internationales l’accès à un marché immédiat de près d’un milliard de consommateurs sur le continent africain, a indiqué, de son côté, la ministre de l’économie et des finances, Nadia Fettah. «Jouissant d’une stabilité institutionnelle et macro-économique, le Maroc est aujourd’hui en position de permettre aux entreprises internationales de s’adresser à un marché immédiat de près de 450 millions de consommateurs en Afrique de l’Ouest et de près d’un milliard sur l’ensemble du continent», a dit Nadia Fettah à l’ouverture de la Rencontre économique Maroc-France.