Économie mondiale : Le FMI constate une incertitude exceptionnelle.
Le Fonds monétaire international a averti, dans un rapport rendu public le 24 septembre, contre une « incertitude d’une ampleur exceptionnelle » qui frappe l’économie mondiale. Les prévisions de croissance mondiale, désormais de « 2,8 % pour cette année et 3 % pour 2026 », ont été révisées à la baisse par le FMI en raison des tensions commerciales et des droits de douane qui les accompagnent.
Un nouveau rapport du FMI appelle les pays à se préparer à de « nouveaux chocs ».
La Presse — Le Fonds monétaire international a mis en garde, dans un rapport publié le 24 septembre, contre une « incertitude d’une ampleur exceptionnelle » affectant l’économie mondiale.
« Cette situation, indique le rapport, s’ajoute à l’incertitude causée par les conflits en cours et les grandes transformations qui rendent l’environnement économique moins favorable et plus imprévisible ». Les nouvelles incertitudes citées par le FMI sont liées en particulier aux avancées technologiques, y compris l’intelligence artificielle, qui offrent de nouvelles opportunités mais entraînent également « des ajustements considérables ».
Le rapport mentionne aussi les « tensions commerciales et les droits de douane qui les accompagnent ».
Ces tensions protectionnistes risquent de peser sur la croissance et l’endettement, amenant le FMI à revoir ses prévisions de croissance mondiale à la baisse, maintenant fixées à « 2,8 % pour cette année et 3 % pour 2026 ». Selon le rapport, les effets de ce nouveau contexte varient d’un pays à l’autre, les pays à faible revenu étant les plus vulnérables.
Pour certains pays non spécifiés, ce nouveau contexte rend l’objectif de « réduction de la pauvreté hors de leur portée ». Pour faire face à ces défis, la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, reconnaissant que « les pays membres du FMI rencontrent d’importantes difficultés », recommande d’agir d’abord à l’échelle nationale afin de « préserver la stabilité macroéconomique et financière tout en assurant la viabilité de la dette ».
Il est également nécessaire de « remédier aux déséquilibres entre pays et d’améliorer les perspectives de croissance », a-t-elle souligné dans une déclaration écrite incluse dans le rapport, qui annonce plusieurs mesures d’accompagnement. Au niveau international, « les pays doivent rechercher des solutions communes à leurs défis économiques », a-t-elle indiqué.
À plusieurs reprises, le rapport du FMI exhorte les gouvernements à se préparer à de « nouveaux chocs ». « Les autorités devront faire preuve de détermination pour réduire les facteurs de vulnérabilité et se préparer à des chocs. Parmi les mesures nécessaires, il est crucial d’assurer la résilience des infrastructures de marché, de surveiller attentivement les établissements financiers et d’utiliser des instruments de liquidité d’urgence et de gestion de crise. L’objectif doit être de diminuer les sources de vulnérabilité et d’améliorer la préparation aux crises futures ».
« Les crises financières peuvent gravement affecter les performances macroéconomiques », avertit le FMI. « De plus, l’interdépendance croissante des établissements financiers au niveau mondial signifie que les tensions dans un pays peuvent avoir des répercussions à l’échelle mondiale », ajoute le rapport.
Cet alertement intervient dans un contexte de tensions géopolitiques, notamment en raison de la guerre en Ukraine, qui a influencé, pour la troisième année consécutive, les principales économies du marché européen et, indirectement, les pays partenaires de l’Union européenne.
Les droits de douane imposés par les États-Unis sur les importations en provenance de divers pays, y compris la Chine et l’Union européenne, ont également eu un impact direct sur le commerce mondial, les investissements et les prévisions de croissance.
Selon une mise à jour de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), la croissance du commerce mondial de marchandises est prévue à 0,9 % en 2025, contre 2,7 % estimé avant l’augmentation des droits de douane, avec une projection de 1,8 % pour l’année prochaine contre 2,5 % précédemment.
Cela dit, les institutions internationales continuent de suivre de près l’évolution globale et recommandent à leurs membres de rester vigilants…

