Suisse

Gruyère Space Program: la première fusée suisse qui vise les étoiles

fusée


La fusée ne doit pas seulement aller dans l’espace, elle doit aussi pouvoir revenir et se poser en toute sécurité.


ZVG/Gruyère Space Program

Des étudiants et étudiantes de l’École polytechnique fédérale de Lausanne ont construit une fusée avec l’objectif de l’envoyer dans l’espace. Les tests actuels sont prometteurs.

L’idée et l’inspiration sont venues de l’entreprise spatiale américaine SpaceX. La firme d’Elon Musk a développé les premières fusées capables de décoller, de rester en l’air à la verticale et d’atterrir en toute sécurité et sans dommages.

Cinq Fribourgeoises et Fribourgeois étudiant à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) ont reproduit une fusée de ce type.

Pour ce faire, le groupe a fondé l’association «Gruyère Space Program» et a développé lui-même tous les composants, le moteur et les mécanismes de commande au cours des trois dernières années.

«Nous sommes partis d’une feuille blanche», raconte Julie Böhning, cofondatrice du Gruyère Space Program.

reparation


Lors du test, les étudiants doivent résoudre des problèmes qui se présentent spontanément.


SRF / Oliver Kempa

Une véritable fusée a vu le jour: deux mètres et demi de haut, cent kilos, avec un système de propulsion qui fonctionne exactement comme celui d’une grande fusée, mais à plus petite échelle. Son nom: Colibri – du nom de l’oiseau maître du vol stationnaire.

Des entreprises spatiales suivent le projet 

L’équipe indique avoir déjà consacré plusieurs milliers d’heures de travail au projet, avec la participation d’une quinzaine d’étudiants et étudiantes. Des firmes et des particuliers de la région ainsi que des entreprises spatiales auraient investi au total 200’000 francs dans le projet. Certaines ont également apporté leur aide sous forme de conseils.

L’objectif de l’association est ambitieux. Elle veut construire la première fusée suisse capable non seulement d’aller dans l’espace, mais aussi d’en revenir et d’atterrir en toute sécurité. Le Gruyère Space Program est la première étape pour y parvenir. Différents tests sont actuellement en cours.

Tests en gravière 

La propulsion est testée de A à Z, comme lors d’un vrai lancement, dans une gravière à l’extérieur de Grandvillard, en Gruyère fribourgeoise.

Le plus difficile dans la propulsion et la commande est que la fusée reste stable lorsqu’elle est en l’air. Il faut des algorithmes qui orientent le moteur de manière à ce que la fusée soit à la verticale. Et ce, de manière autonome, sans commande extérieure.

flammes


Une explosion de la fusée lors du test aurait été le pire des scénarios. Heureusement, tout s’est bien passé.


ZVG/Gruyère Space Program

«C’est comparable à vouloir faire tenir un crayon en équilibre sur un doigt», explique le responsable Jérémy Marciacq.

Sauf qu’il s’agit ici d’une fusée de cent kilos avec du carburant, qui peut exploser. Si quelque chose se passe mal, cela peut être dangereux.

Premiers vols prévus pour l’été

Lionel Isoz a donc mis au point ce qu’il appelle un «Flight Termination System», une sorte de filet de sécurité qui s’enclenche si la fusée perd l’équilibre.

Elle retomberait ensuite sur terre en toute sécurité, sans exploser. Isoz espère toutefois ne jamais avoir besoin de ce programme de sécurité.

Il n’a en tout cas pas été utilisé lors du test de propulsion dans la gravière, qui a fonctionné. L’essai sera répété plusieurs fois avant le premier vol prévu pour l’été.

La fusée devrait alors s’élever jusqu’à dix mètres de haut. Dans un premier temps, elle sera attachée à un câble suspendu à une grue, puis elle s’élèvera progressivement.

L’équipe veut atteindre les étoiles à un moment ou à un autre: son objectif est de construire la première fusée suisse capable d’aller dans l’espace et de revenir sur terre en toute sécurité.