Maroc

L’Initiative Royale pour l’Atlantique en débat à Dakhla

Les participants à la 7ème édition du «Morocco Today Forum» ont recommandé une coopération sécuritaire multidimensionnelle

Evénement : Les regards se sont tournés vers la ville de Dakhla qui a accueilli les travaux de la 7ème édition du «Morocco Today Forum» où les participants ont adopté à une série de recommandations concernant le développement des relations dans la région. Les détails.

Renforcement des relations, coopération sécuritaire, codéveloppement… les participants au «Morocco Today Forum» à Dakhla ont adopté une série de recommandations. L’Initiative Royale pour l’Atlantique est fondée sur des secteurs structurants, à même de répondre aux priorités de développement des pays de la zone sahélo-atlantique, ont affirmé les participants. Les intervenants à cette conférence internationale initiée par le Groupe Le Matin, en partenariat avec l’Agence marocaine de coopération internationale (AMCI) et le Conseil de la région Dakhla-Oued Eddahab, ont plaidé pour la mise à contribution des acteurs non-gouvernementaux pour favoriser la compréhension mutuelle, l’appropriation des enjeux communs et l’ancrage de la coopération sur des assises durables. Dans leurs recommandations finales, les panélistes ont également appelé à encourager les relations entre les opérateurs économiques relevant de cet espace et à favoriser l’échange humain et culturel, tout en luttant contre les perceptions négatives, à travers l’approfondissement de la coopération des acteurs (ONG, Agences, Think Tank…).

Ils ont aussi recommandé d’assurer une coopération sécuritaire multidimensionnelle, en apportant des réponses de fond aux facteurs générateurs d’insécurité et d’activités illicites, l’objectif étant de créer un espace stable nécessaire pour réaliser l’émergence, la prospérité et le codéveloppement. En outre, ils ont insisté sur la nécessité de lutter contre les conséquences du changement climatique, des conflits, du terrorisme et des crises sanitaires et alimentaires, estimant qu’une gestion régionale optimale des enjeux de développement, de croissance et de sécurité humaine doit être considérée comme étant la règle et non l’exception.

Dans ce sillage, les panélistes ont souligné l’impératif d’initier un codéveloppement qui pourra immuniser la sous-région contre le terrorisme et le crime organisé, à travers la valorisation des potentialités et le développement des chaînes de valeur. Dans ce contexte, les intervenants ont été unanimes à souligner l’importance de créer un scénario prospectif qui contribuera à la promotion de la région sahélo-atlantique et partant faire de cette région un hub régional, précisant que ce scénario doit être cohérent, attrayant, multisectoriel et inclusif. Ils ont aussi plaidé pour l’élaboration d’une cartographie à l’échelle du continent portant sur les stratégies et initiatives déjà lancées pour assurer la solubilité de la démarche, appelant dans cette optique à prendre en considération les ruptures démographiques et l’implication des jeunes et des femmes. En outre, les participants à cette rencontre se sont dits favorables à la relation win-win et au partage du savoir-faire et de la connaissance de l’ensemble des pays partenaires de cette Initiative.

Défis communs

Intervenant lors d’un panel sous le thème «Quelle feuille de route pour la mise en œuvre de l’Initiative pour les pays de la façade Atlantique et ceux du Sahel ?», l’ambassadeur directeur général de l’Agence marocaine de coopération internationale (AMCI), Mohamed Methqal, a rappelé la tenue à Marrakech d’une réunion des ministres des affaires étrangères du Burkina Faso, du Mali, du Niger et du Tchad au cours de laquelle il a été convenu de créer une task force nationale, dans chaque pays, pour préparer les modalités d’opérationnalisation de cette Initiative Royale. Cette Initiative se veut un projet «transformateur» qui favorisera l’intégration économique des pays de la région, a-t-il précisé, soulignant que ces pays partagent plusieurs défis communs. Il a, dans ce sens, cité les défis liés aux infrastructures et à la mobilité, mettant l’accent sur le rôle du nouveau port Dakhla Atlantique pour relever ces défis.

M. Methqal a également évoqué les défis en lien avec la composante de la transition énergétique, ainsi que ceux liés au développement humain. Pour sa part, l’ambassadeur de la République du Mali au Maroc, Fafré Camara, a assuré que son pays adhère pleinement à cette Initiative «audacieuse et crédible», relevant qu’elle offre l’opportunité de développer et de créer des infrastructures et de nouveaux projets. Le conseiller technique du ministre des affaires étrangères de la République du Burkina Faso, Lingani Hugues Christian a, quant à lui, affirmé que son pays adhère à cette Initiative «salutaire», rappelant les mesures prises pour opérationnaliser cette adhésion dont la mise en place d’une Task force nationale. Ce panel a été marqué aussi par les interventions du directeur associé chez Mazars et président de la commission «Afrique» à la CGEM, Souleye Abdou Diop, et du président de la Chambre africaine de commerce et de services à Dakhla, Abdelmounaim Faouzi, qui ont abordé l’impact économique de l’Initiative Royale pour les pays de la région.

Placée sous le thème «L’Afrique Atlantique, pour une région continentale intégrée, inclusive et prospère», cette conférence initiée par le Groupe Le Matin, en partenariat avec l’AMCI et le Conseil de la région Dakhla-Oued Eddahab, vise à débattre des potentialités, des moyens à mettre en place et des défis à relever, en vue de concrétiser la Vision Royale de développement de la façade Atlantique de l’Afrique et de l’accès des pays du Sahel à celle-ci. Elle a également pour objectif de rassembler tous les acteurs concernés par cette Vision Royale et de débattre des défis à relever pour qu’elle se concrétise afin de formuler des recommandations qui seront consignées dans un livre blanc.