Maroc

Les motocyclistes bientôt soumis au contrôle radar

Ils représentent 40% des décès causés par des accidents de la circulation

Accidents de la route: Face à la hausse inquiétante des victimes des accidents de la route parmi les deux-roues, les autorités veulent renforcer les opérations de sensibilisation mais également le contrôle touchant cette catégorie. Les détails.

Le nombre de victimes parmi la catégorie des motocyclistes a enregistré une hausse de 31%, soit 40% du total des décès causés par des accidents de la circulation, tandis que le pourcentage de décès dans la catégorie des automobilistes a diminué de 30%. Les propos émanent du ministre du transport et de la logistique, Mohammed Abdeljalil. En réponse à une question orale du Groupe constitutionnel démocratique et social à la Chambre des représentants, sur les moyens de réduire le taux des accidents de la route au Maroc, M. Abdeljalil a souligné que la hausse des accidents de la route est un «problème épineux», précisant que pour y faire face il a été procédé à la mise en place du programme «Safe Motos», actuellement en cours de mise en œuvre de concert avec les différents secteurs concernés. Ce programme, a précisé le ministre, comprend la distribution de 50.000 casques de protection, la mise en œuvre d’un plan de sensibilisation et de communication au profit des motocyclistes, et le renforcement du contrôle routier, conforté par «le renforcement de l’action des unités mobiles de la Sûreté nationale, la préparation de l’activation du contrôle des motos au moyen de radars fixes et l’amélioration du contrôle des distributeurs et des vendeurs de motos». Par ailleurs, M. Abdeljalil a indiqué que son département s’attelle actuellement à «l’évaluation du premier plan d’action quinquennal 2017-2021 et à la préparation d’un nouveau plan pour la période 2024-2030, conformément aux objectifs de l’ONU de réduire de 50 % le nombre de décès par accident de la circulation d’ici 2030», notant que les statistiques des victimes d’accidents de la circulation au niveau national ces dernières années ont relevé une stabilité du nombre de décès par rapport à 2015, soit l’année de référence pour la Stratégie nationale de sécurité routière.

Le Maroc va abriter la 4ème Conférence ministérielle mondiale sur la sécurité routière, prévue du 18 au 20 février 2025, à Marrakech.

Bilan lourd

Dans le cadre d’un séminaire international sous le thème «Les bonnes pratiques : une source d’inspiration pour développer les stratégies nationales de sécurité routière», organisé en février dernier par l’Agence nationale de la sécurité routière (Narsa), le ministre avait affirmé que l’amélioration des indicateurs de la sécurité routière requiert de réfléchir davantage à des mécanismes «innovants», soulignant que le défi de la réduction des indicateurs d’accidents de la route nécessite encore de réfléchir à des mécanismes innovants basés sur une évaluation objective de l’ensemble des mesures prises.
Le ministre a indiqué que, dans ce contexte, le ministère du transport et de la logistique a lancé, début 2024, une étude d’évaluation globale des réalisations de la phase écoulée, qui permettra d’élaborer un nouveau plan d’action pour les cinq prochaines années. L’organisation de ce séminaire international, qui coïncide avec l’évaluation de la Stratégie nationale de sécurité routière au Maroc, vise à tirer profit des meilleures pratiques et expériences internationales de pointe en matière de sécurité routière et à les prendre en compte lors de la phase d’harmonisation de la Stratégie nationale de sécurité routière et d’élaboration du deuxième plan de sa mise en œuvre, a-t-il expliqué.
Le ministre a ajouté que les résultats obtenus en matière de gestion du dossier de la sécurité routière au Maroc, ainsi que les expériences internationales pionnières, ont montré que la réduction du taux de mortalité et des blessés parmi les victimes des accidents de la route est possible à la faveur de l’adoption d’une approche globale et d’un plan d’action structurel rigoureux fixant les responsabilités, les actions, les programmes, les budgets nécessaires ainsi que les indicateurs de suivi et d’évaluation. La même source avait estimé que les accidents de la route constituent un facteur entravant le processus du développement socio-économique du Royaume, faisant savoir que 3.600 morts et plus de 150.000 blessés sont enregistrés annuellement sur les routes nationales, ce qui représente un coût financier d’environ 19,5 milliards de dirhams par an.

La réduction du taux de mortalité et des blessés parmi les victimes des accidents de la route est possible à la faveur de l’adoption d’une approche globale.

Conférence mondiale

Il faut préciser que le Maroc va abriter la 4ème Conférence ministérielle mondiale sur la sécurité routière, prévue du 18 au 20 février 2025, à Marrakech. La 4ème Conférence ministérielle s’inscrit dans le cadre de l’évaluation des progrès réalisés durant le premier quinquennat de la mise en œuvre du Plan mondial «Décennie d’action pour la sécurité routière 2021-2030», élaboré par l’OMS. Cette conférence offre une plateforme d’échange d’expertises et d’expériences pionnières dans le domaine de la sécurité routière, avait souligné en février dernier le ministre de tutelle, notant qu’il s’agit aussi d’une opportunité pour tous les pays, en particulier les pays en développement, de bénéficier des orientations, des plans et des programmes d’action dans le domaine de la sécurité routière. «Le choix du Maroc pour accueillir la quatrième Conférence ministérielle mondiale sur la sécurité routière est une occasion pour adresser un message fort de responsabilisation et de sensibilisation sur la problématique mondiale de la sécurité routière, notamment dans le continent africain qui présente le taux de mortalité le plus élevé», avait ajouté la même source, relevant que ce choix confirme également la position pionnière du Royaume en tant que pays œuvrant pour que la sécurité routière soit érigée en priorité nationale, régionale et internationale. En avril dernier et à l’occasion de la réunion préparatoire de la 4ème Conférence ministérielle mondiale sur la sécurité routière, l’Envoyé spécial du secrétaire général des Nations Unies pour la sécurité routière, Jean Todt, avait insisté sur la nécessité de la mise en œuvre effective de la déclaration de Stockholm, mettant l’accent sur les défis du financement des différentes approches en matière de sécurité routière. Il a plaidé, dans ce sens, pour une action commune en vue de mener à bien les décisions prises lors de la dernière conférence tenue à Stockholm, mettant l’accent sur la participation du secteur privé qui doit être impliqué davantage dans ce processus de nature à instaurer une véritable culture de sécurité routière.

C’est le titre de la boite

«Safe moto»

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Opération. L’opération de communication intégrée «Safe Moto» avait été lancée, le 17 février 2024 à Marrakech, dans le cadre de la célébration de la Journée nationale de la sécurité routière. Ce programme national comprend une série d’opérations de communication, de sensibilisation et d’éducation audiovisuelles statiques et mobiles. Cette opération prévoit une batterie de mesures et procédures, notamment l’intensification des opérations de communication et de sensibilisation ciblant cette catégorie d’usagers de la route afin de les inciter à respecter le Code de la route et à utiliser des casques répondant aux normes de qualité et de sécurité, sachant que 50.000 casques seront distribués dans le cadre d’une approche intégrée alliant sensibilisation et conscientisation d’une part, et contrôle d’autre part. Cette opération de communication intégrée fait suite à l’analyse et à l’évaluation des indicateurs de sécurité routière, qui ont placé la région Marrakech-Safi en tête de liste des décès liés aux accidents de la circulation, en particulier dans la catégorie des cyclomoteurs à deux et trois roues. Le programme national «Safe Moto» a été élaboré, dans le cadre d’une stratégie de communication intégrée spécifiquement destinée aux conducteurs de cyclomoteurs, en accord avec les orientations générales de la Narsa, notamment son programme et plan d’action pour l’année 2024, qui illustre la vision de l’Agence pour améliorer les indicateurs de sécurité routière et perfectionner les services rendus aux citoyens et aux professionnels.

Indicateurs

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Impact

Les accidents de la route constituent un facteur entravant le processus du développement socio-économique du Royaume, avec 3.600 morts et plus de 150.000 blessés enregistrés annuellement sur les routes nationales, ce qui représente un coût financier d’environ 19,5 milliards DH par an.

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Nouveau plan

La tutelle s’attelle actuellement à l’évaluation du premier plan d’action quinquennal 2017-2021 et à la préparation d’un nouveau plan pour la période 2024-2030, conformément aux objectifs de l’ONU de réduire de 50 % le nombre de décès par accident de la circulation d’ici 2030.

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Référence

Les statistiques des victimes d’accidents de la circulation au niveau national ces dernières années ont relevé une stabilité du nombre de décès par rapport à 2015, soit l’année de référence pour la Stratégie nationale de sécurité routière.