Maroc

L’année du grand retour à l’Union Africaine

Le début de l’année 2017 est un moment historique pour toute l’Afrique. Cette année marque le retour du Maroc à l’Union Africaine, mettant ainsi un terme à une absence de plus de trois décennies depuis son départ de l’OUA (Organisation de l’Union Africaine), ancêtre de l’UA en 1984.

Le retour remarquable et remarqué du Maroc à l’UA a été surtout marqué par un discours royal prononcé devant les Etats membres de l’Union. «Il est beau, le jour où l’on rentre chez soi, après une trop longue absence ! Il est beau, le jour où l’on porte son cœur vers le foyer aimé! L’Afrique est mon continent, et ma maison», avait dit Sa Majesté le Roi.
Le retour du Maroc avait été massivement soutenu par les Etats membres. «Le soutien franc et massif que le Maroc a recueilli témoigne de la vigueur des liens qui nous unissent. Le retrait de l’OUA était nécessaire : il a permis de recentrer l’action du Maroc dans le continent, de mettre aussi en évidence combien l’Afrique est indispensable au Maroc, combien le Maroc est indispensable à l’Afrique. Nous y avons réfléchi mûrement, et c’est à présent une évidence !», a indiqué le Souverain en ajoutant «qu’il est l’heure de rentrer à la maison : au moment où le Royaume compte parmi les nations africaines les plus développées, et où une majorité de pays membres aspire à notre retour, nous avons choisi de retrouver la famille. Une famille que nous n’avions pas véritablement quittée ! En effet, malgré les années où nous étions absents des instances de l’Union Africaine, nos liens, jamais rompus, sont restés puissants, et les pays africains frères ont toujours pu compter sur nous. Des relations bilatérales fortes ont ainsi été développées de manière significative». Il faut dire que le retour du Maroc à l’UA a été surtout accompagné par une nouvelle vision marocaine pour l’Afrique. Une vision basée sur le co-développement et la coopération Sud-Sud.
Les chiffres sont d’ailleurs édifiants sur le nombre impressionnant des accords signés entre le Royaume et ses partenaires à l’échelle du continent. Le discours royal avait dans ce sens donné une idée sur l’importance de cette coopération. «Depuis l’an 2000, le Maroc a conclu, dans différents domaines de coopération, près d’un millier d’accords avec les pays africains. A titre de comparaison, savez-vous qu’entre 1956 et 1999, 515 accords avaient été signés, alors que depuis 2000, il y en a eu 949, c’est-à-dire près du double! Pendant ces années, J’ai moi-même souhaité donner une impulsion concrète à ces actions, en multipliant les visites dans les différentes sous-régions du continent. Au cours de chacune des 46 visites que J’ai effectuées dans 25 pays africains, de nombreux accords dans les secteurs public et privé ont été signés», avait expliqué Sa Majesté le Roi. Avec ce retour acté officiellement début 2017, le Maroc a surtout voulu passer à une étape supérieure dans les différents domaines de coopération.
«Nous n’ignorons pas que nous ne faisons pas l’unanimité au sein de cette noble assemblée. Loin de nous l’idée de susciter un débat stérile ! Nous ne voulons nullement diviser, comme certains voudraient l’insinuer ! Vous le constaterez : dès que le Royaume siègera de manière effective, et qu’il pourra apporter sa contribution à l’agenda des activités, son action concourra, au contraire, à fédérer et à aller de l’avant. Nous avons participé à l’avènement de cette belle construction panafricaine, et nous souhaitons tout naturellement y retrouver la place qui est la nôtre», avait affirmé SM le Roi indiquant que «le Maroc n’entre pas dans l’Union Africaine par la petite, mais par la grande porte. L’accueil chaleureux que nos frères africains nous réservent aujourd’hui en témoigne. Nous invitons, avec enthousiasme, les nations africaines à s’associer au dynamisme de notre pays, à donner un élan nouveau à notre continent tout entier». Et de conclure: «C’est la voie de la solidarité, de la paix et de l’union que mon pays a choisie. Nous réaffirmons notre engagement en faveur du développement et de la prospérité du citoyen africain. Nous, peuples d’Afrique, avons les moyens et le génie; et nous pouvons, ensemble, réaliser les aspirations de nos peuples».