Développement durable : L’Unesco alerte sur la dégradation rapide des sols
Des experts internationaux et des représentants de plus de 30 Etats membres de l’Unesco étaient au rendez-vous pour discuter du rôle essentiel des sols dans le développement durable.
Appel : 90% des terres émergées de la planète pourraient être dégradées d’ici 2050, avec des risques majeurs pour la biodiversité et la vie humaine. Lors d’une conférence internationale à Agadir, Audrey Azoulay, directrice générale de l’Unesco, a lancé un appel aux 194 Etats membres de l’Organisation pour qu’ils améliorent la protection et la réhabilitation des sols. L’Unesco engage aussi plusieurs actions pour combler le manque de connaissances scientifiques dans ce domaine.
«Les sols jouent un rôle crucial dans le maintien de la vie sur Terre. Pourtant, ils sont encore bien souvent négligés ou mal gérés. L’Unesco appelle la communauté internationale à en faire une priorité. Fort de soixante ans d’expérience en sciences des sols, notre Organisation va aider les Etats à faire progresser les connaissances et à former des professionnels pour que les mesures nécessaires puissent être prises», a lancé Audrey Azoulay, lors de la Conférence internationale de l’Unescosur les sols. C’était à Agadir lundi dernier lors de la conférence internationale sur les sols sous le thème « Enracinés dans la résilience : Révéler l’importance des sols dans le développement durable». La rencontre a été marquée par la présence du ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Mohammed Sadiki, et de la directrice générale de l’Andzoa Latifa Yaakoubi. Organisée par l’Unesco en partenariat avec le Maroc, à travers l’Agence nationale pour le développement des zones oasiennes et de l’arganier, cette conférence s’est tenue en marge de la 36ème session du Conseil international de coordination du programme sur l’Homme et la biosphère (MAB), dont les travaux se déroulent à Agadir cette semaine. Au rendez-vous, des experts internationaux et des représentants de plus de 30 Etats membres de l’Unesco pour discuter du rôle essentiel des sols dans le développement durable.
La rencontre vise également à promouvoir des techniques innovantes de conservation et de gestion durable des terres. La tenue de ce grand meeting dans la capitale du Souss n’est pas fortuite. «Agadir, lieu de notre rencontre d’aujourd’hui, se trouve au centre de la Réserve de biosphère de l’arganeraie, première réserve de biosphère reconnue au Maroc en 1998 par l’Unesco sur une superficie d’environ 2,5 millions d’hectares», a rappelé Latifa Yaakoubi, directrice générale de l’Andzoa. Le Maroc joue un rôle actif, reconnu par la communauté internationale, dans le domaine des biosphères.
Le Royaume, depuis son adhésion au programme MAB, s’est pleinement engagé pour la protection de ses écosystèmes, a souligné pour sa part le ministre Sadiki. Les pouvoirs publics du Royaume du Maroc ont lancé en effet plusieurs initiatives pour la préservation des sols et de la biodiversité. Il reste néanmoins plusieurs défis liés à la dégradation des sols à continuer à surmonter ; notamment la désertification, l’érosion des sols et la perte de la biodiversité. Aussi aujourd’hui, la conférence tenue à Agadir est un excellent espace de partage d’expériences et de bonnes pratiques au service des réserves de biosphère, symbolisant un engagement commun en faveur de la préservation de notre patrimoine naturel : eau, sol et forêt.
A noter que les travaux de cette rencontre, qui ont mis en exergue l’importance du lien entre les sols, la biodiversité, la gestion des paysages et de l’eau, ont abouti à un plan d’actions autour de trois objectifs : améliorer la protection et la réhabilitation des sols, combler le manque de connaissances scientifiques, et renforcer l’engagement des jeunes et des communautés à travers l’éducation et des programmes de formation. Après cette conférence, les travaux de la 36ème session du Conseil international de coordination du programme sur l’homme et la biosphère (MAB) se poursuivent à Agadir jusqu’au jeudi 5 juillet.
Etait au programme hier mardi, l’élection des membres du nouveau bureau du Conseil International de coordination du programme sur l’Homme et la biosphère ainsi que l’adoption de son agenda.