Maroc

Agriculture durable et résiliente : Un engagement de longue date pour le Maroc

Compte tenu des conditions climatiques difficiles, l’agriculture marocaine fait face aujourd’hui à de nouveaux défis. Le contexte exige de nouvelles modes et des pratiques climato-intelligentes permettant une meilleure gestion des risques climatiques et une meilleure adaptation du secteur agricole. C’est dans cette optique que s’inscrit l’action du gouvernement. Tour d’horizon des efforts déployés pour une agriculture durable et résiliente.

La mise en œuvre de la stratégie Génération Green coïncide avec une conjoncture difficile qui met à rude épreuve le développement du secteur. Le déficit pluviométrique et la mauvaise répartition des précipitations impactent de façon directe le rendement du secteur qui jusque-là fait preuve d’une grande résilience.
Le Maroc plonge depuis plus de 5 ans consécutive dans une vague de sécheresse sans précédent. Une situation qui contraint l’agriculteur marocain à produire dans des conditions climatiques difficiles. L’heure est au développement de solutions créatives pour une agriculture plus résiliente. Ceci passe par la modernisation de l’irrigation, la gestion améliorée des sols et de l’eau, la sensibilisation de nouvelles générations d’agriculteurs et l’adoption de nouvelles pratiques, notamment les outils digitaux. Des perspectives auxquelles a répondu le Plan Maroc Vert et que vient consolider la nouvelle vision agricole «Génération Green». La résilience du secteur agricole marocain a été en effet cultivée grâce à une approche proactive mise sur les rails depuis plus de deux décennies.
En effet, le plan Maroc vert a contribué de façon significative à consolider les agrégats agricoles et doter le secteur d’une immunité et d’une efficience face aux changements climatiques. L’intérêt a été accordé à l’amélioration et la diversification de la productivité agricole en misant sur la rationalisation des ressources hydriques. Le Maroc a depuis 2008 entamé sa transition vers des systèmes de production durables et résilients et ce dans une optique d’assurer la sécurité alimentaire, le renforcement de la compétitivité du secteur agricole, la préservation des ressources naturelles et la création d’emplois agricoles. La stratégie Génération Green a consacré tout un fondement à la pérennité du développement agricole. Ce pilier consiste en effet à consolider les acquis du Plan Maroc Vert en établissant une transition à la fois qualitative et technologique du secteur. A cet égard, la vision prévoit le renforcement de la résilience du secteur et la préservation des ressources naturelles à travers la mise en place d’actions spécifiques sur les filières agricoles, les chaînes de distribution, la qualité et l’innovation. La finalité étant de promouvoir la compétitivité du secteur et renforcer sa contribution à la richesse.

A travers ce fondement, la tutelle ambitionne, entre autres, de doubler le PIB agricole et les exportations en plus d’atteindre un taux de 70 % de valorisation de la production. Il est également question de moderniser les circuits de distribution des produits agricoles, particulièrement les marchés de gros et les souks. La stratégie Génération Green est venue consolider les efforts consentis et développer davantage une agriculture résiliente et éco-efficiente. Ceci passe par le dédoublement de l’efficacité hydrique, la conservation des sols agricoles et l’accompagnement des agriculteurs dans la transition vers des énergies renouvelables. Il est ainsi prévu d’équiper près d’un million d’hectares en irrigation localisée à l’horizon 2030. La tutelle relève que près de 800.000 hectares sont jusque-là équipés en goutte-à-goutte. La nouvelle stratégie agricole prévoit également d’étendre l’irrigation à l’aval des barrages sur 72.450 hectares à l’horizon 2030 dont 38.100 hectares sont en aménagement. Il est également question de réhabiliter et moderniser 200.000 hectares de périmètres de petite et moyenne hydrauliques à termes. La tutelle confirme que plus de 60.000 hectares sont réhabilités à ce niveau. Le renforcement du partenariat public-privé en irrigation figure également parmi les priorités de la nouvelle stratégie agricole.
Des projets de sauvegarde de l’irrigation et de dessalement de l’eau de mer sont au menu. On cite dans ce sens l’exploitation du projet de dessalement de l’eau de mer de Chtouka sur une superficie de 15.000 hectares ainsi que le lancement du projet de dessalement de Dakhla sur une superficie de 5.000 hectares. En parallèle aux dispositions de la stratégie agricole Génération Green, une batterie de mesures actuellement prise pour renforcer la résilience du secteur face aux changements climatiques. Citons dans ce sens le programme exceptionnel visant à atténuer les effets du retard des précipitations et à alléger leur impact sur l’activité agricole. Ce dispositif de 10 milliards de dirhams apporte un appui aux agriculteurs et éleveurs dans ce contexte climatique contraignant. Une convention-cadre a été signée, en juin 2023, entre le gouvernement et les professionnels du secteur. (voir encadré page 16). Les initiatives marocaines en faveur d’un secteur agricole résilient et durable sont soutenues à plusieurs d’échelles. Plusieurs instances internationales ont manifesté leur intérêt au développement agricole marocain et ont prêté main forte au Gouvernement pour mener à bien sa vision agricole. Citons dans ce sens l’intervention de la Banque mondiale qui déploie plusieurs projets au niveau national à l’instar du projet pour une gestion de l’eau résiliente durable dans l’agriculture (RESWAG). L’objectif étant de moderniser l’irrigation et le drainage sur plus de 50.000 hectares. A cet égard, la Banque mondiale soutient la gouvernance de l’eau en prodiguant des conseils agricoles à plus de 20.000 agriculteurs confrontés à des conditions climatiques plus chaudes et plus sèches. Dans une optique d’adaptation aux précipitations irrégulières et la préservation de sol, La Banque mondiale soutient par ailleurs le gouvernement marocain dans le déploiement de nouvelles techniques à l’instar des systèmes de labour Zéro.
Cet appui s’inscrit conformément aux dispositions du programme Génération Green qui vise à convertir 1 million d’hectares de céréales à ce nouveau système d’ici 2030, et ce en renforçant les outils financiers pour une meilleure gestion des risques climatiques, notamment l’assurance agricole. Outre le développement d’outils climato-intelligents pour des chaînes de valeur efficientes, ledit programme a profité jusque-là à 20.000 jeunes entrepreneurs agricoles. De même, 8.800 entreprises et organismes certifiés par l’ONSSA ont bénéficié d’une amélioration de l’accès au marché et par conséquent ont renforcé leur sécurité alimentaire.

C’est le titre de la boite

génération green, quel bilan ?
Dispositifs  Après trois ans de son déploiement, la vision Génération Green commence à porter ses fruits. Le premier bilan dressé ressort positif et ce malgré le contexte climatique difficile qui sévit au niveau national. On note ainsi une augmentation de de 2,23 % de la valeur ajoutée agricole entre 2019-2020 et 2021-2022. Cet indicateur confirme ainsi la résilience du secteur. On relève par ailleurs une nette amélioration du salaire minimal agricole. Il s’est redressé de 15 % en 2023 pour atteindre les 2.303,08 dirhams par mois contre 1.994 dirhams relevés en 2020. Parmi les avancées observées en ces premières années de Génération Green on note la conclusion d’une convention entre le département de l’agriculture et du tourisme pour la mise en œuvre du programme national de constitution des 18.000 coopératives agricoles d’ici 2030 dont 2.806 ont vu le jour en 2023. Il a par ailleurs été procédé à l’approbation de 27 projets d’agricultures solidaires d’un coût global de 822 millions au niveau de 11 régions. Ces projets profiteront à terme à 19.670 agriculteurs, jeunes et femmes rurales sur l’ensemble du territoire. Aussi, 13 contrats de partenariats des projets d’agriculture solidaire ont été signés depuis le lancement de la stratégie Génération Green. Ce cap a également été marqué par la poursuite de la mise en œuvre de 279 projets du deuxième pilier du Plan Maroc Vert pour un coût de 3,3 milliards de dirhams.