Afrique : Onze associations portent plainte contre le groupe Bolloré, suspecté de corruption

Une association de 11 ONG de lutte pour la transparence en Afrique lance une plainte contre la société Bolloré SE. Sollicité par Le Monde, lequel révèle l’information ce mercredi, Olivier Baratelli, avocat du groupe Bolloré, n’a pas « estimé utile de réagir ».
« Jusqu’en 2022, date de la cession de sa filiale Africa Logistics, le groupe Bolloré a occupé une position dominante dans le secteur des infrastructures logistiques en Afrique. Toutefois, les conditions d’attribution de certaines de ces concessions ont fait l’objet de pratiques controversées, dont plusieurs sont susceptibles de constituer des infractions pénales, ou ont déjà été poursuivies et reconnues comme telles », énonce cette plainte.
Des « transactions » pas très légales
Le groupe aurait bénéficié de « relations étroites » nouées directement par Vincent Bolloré avec des élites locales, afin d’avoir des passe-droits et des avantages pour étendre toujours plus son influence. L’accusation repose notamment sur une convention judiciaire d’intérêt public, signé en février 2021 par le groupe Bolloré, qui reconnaissait avoir payé les frais de communication de la campagne de l’ancien président de la république du Togo, Faure Gnassingbé.
En échange de ce paiement, le groupe Bolloré avait obtenu un rallongement de son contrat sur le port de Lomé, ainsi que divers avantages matériels et fiscaux. Bon, vous vous en doutez, ce genre d’échange est totalement illégal. Or, les 11 ONG disent avoir repéré de telles « transactions » dans différents pays d’Afrique. Les associations militent pour un retour de l’argent et des biens aux populations des pays où ce genre de petits arrangements a eu lieu. Mais depuis 2021, les avocats de Bolloré essaient de revenir sur la signature passée.