Le collectif HelloQuitteX lance un mouvement pour fuir le réseau social d’Elon Musk le 20 janvier
Le petit chat mignon sort les griffes. La grande migration se précise. Le collectif HelloQuitteX (vous l’avez ?*), composé de chercheurs mais aussi d’associations ou de journalistes, veut couper les ponts avec X. Ils donnent comme deadline le 20 janvier, date du retour au pouvoir de Donald Trump, nouvellement réélu et soutenu par Elon Musk, patron du réseau social de micro blogging.
Dès lundi, HelloQuitteX compte proposer à tous les internautes un outil spécifique pour aider à se sevrer de X. Grace à un site et quelques manipulations, n’importe qui pourra retrouver ses abonnés et ses abonnements sur Bluesky et Mastodon, deux plateformes concurrentes. « L’objectif, c’est que personne ne perde ses followers », assure David Chavalarias, chercheur au CNRS et un des porteurs du projet. Le centre de recherches, partie prenante du projet, se porte aussi garant de la protection de toutes les données utilisées dans le processus. « On aimerait aussi intégrer les listes et les posts importants, détaille David Chavalarias. L’idée c’est de faciliter le transfert d’un réseau social qui a de la valeur, avec les gens que vous connaissez depuis des années, d’un endroit fermé à un endroit ouvert. »
« Elon Musk possède l’algorithme, ce n’est pas la peine de rester »
Ce qui distingue HelloQuitteX des extensions de navigateur qui existe déjà ? « Plus il y a de solutions différentes, mieux c’est, assure le chercheur. Mais la plupart des plugins qui existent sont soit approximatifs, soit partiels. Nous, on invite chaque utilisateur à apporter sa petite pierre pour reproduire de manière exacte les connexions qui ont été fournies. »
HelloQuitteX compte aussi motiver cette migration en informant sur les dérives observées sur X depuis l’arrivée à la direction d’Elon Musk : désinformation, IA, absence de modération, mise en avant de contenus clivants, ainsi que les prises de position conservatrices voire complotistes du patron de SpaceX et Tesla. Mais est-ce une bonne idée d’abandonner le terrain ? « Nous, on pense que Musk a gagné sur X, admet Grégory Fabre, fondateur du service de cloud Granite et autre partie prenante de HelloQuitteX. Il possède l’algorithme et toutes les idées sont obligées de passer par lui. Donc ce n’est pas la peine de rester. »
Cela ne veut pas forcément dire se résigner au défaitisme. « Il y a plein d’autres réseaux, répond David Chavalarias. Aucun média n’est sur des réseaux d’extrême droite comme Gab ou Parler, personne ne se sent obligé d’y être. Ils ont inondé la zone de merde [pour reprendre une expression de Steve Bannon, militant d’extrême droite américaine] : la question c’est : « Est-ce que vous prenez une bouée pour nager dedans, ou est-ce que vous allez dans la piscine d’à côté ? » »
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En France, plusieurs médias ont déjà sauté le pas : Ouest-France a été le premier journal français à annoncer quitter X le 19 novembre. La rédaction de Mediapart a fait savoir mardi qu’elle fera de même tout le 20 janvier.
*Pour ceux et celles qui n’ont pas le jeu de mots du collectif » Hello Kitty.