Venezuela : Maduro prête serment pour un 3e mandat qualifié d’« un coup d’Etat » par l’opposition
Nicolas Maduro a prêté serment pour un troisième mandat de six ans à la tête du Venezuela. Soutenu par l’armée et une administration loyale, il a juré de gouverner sous le signe de « la paix, la prospérité et la nouvelle démocratie ».
Une investiture marquée par des critiques de l’opposition et une forte condamnation internationale qui reflète les divisions profondes qui déchirent le pays.
« Une grande victoire pour la démocratie »
La cérémonie d’investiture s’est déroulée au sein de l’Assemblée nationale, où le parti de Maduro détient la majorité absolue depuis des élections controversées en 2020, boycottées par une grande partie de l’opposition. Devant une salle comble composée de ses partisans et de figures clés de son régime, Nicolas Maduro a revêtu l’écharpe présidentielle et le collier symbolique de Simon Bolivar, un artefact historique censé représenter l’héritage de l’indépendance vénézuélienne. Il a qualifié cette investiture de « grande victoire pour la démocratie vénézuélienne », malgré les accusations de fraude électorale portées par l’opposition.
Au cours de son discours, Maduro n’a pas manqué d’ironiser sur son rival Edmundo Gonzalez Urrutia, qui, depuis l’exil, se proclame président élu. Réagissant à un bruit perturbant la cérémonie, il a plaisanté en demandant : « Edmundo est arrivé ? », et a déclenché les rires de l’audience.
« Un auto-couronnement dictatorial »
Depuis un pays voisin tenu secret, M. Gonzalez Urrutia a publié une vidéo dénonçant un « auto-couronnement dictatorial » et appelant l’armée à désobéir. Exilé en Espagne depuis septembre, il a promis de revenir « très bientôt ». Cependant, Maria Corina Machado, cheffe de l’opposition, l’a exhorté à rester à l’étranger pour des raisons de sécurité, arguant que « tout le système de défense aérien » était activé pour l’empêcher de rentrer.
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Peu de chefs d’État étaient présents à la cérémonie. Les présidents de Cuba et du Nicaragua, fidèles alliés, ont fait le déplacement, tandis que les États-Unis, l’Union européenne, le Canada et le Royaume-Uni ont qualifié cette investiture de « simulacre » et d’« illégitime ». De nouvelles sanctions économiques ont été annoncées, accompagnées d’une récompense de 25 millions de dollars pour toute information permettant de traduire Maduro en justice.