France

Rentrée scolaire : Huit grandes villes bannissent le thon des menus des cantines

À l’approche de la rentrée scolaire 2025, au moins huit municipalités françaises (Paris, Lille, Lyon, Bègles, Grenoble, Montpellier, Mouans-Sartoux et Rennes), ont pris une décision radicale : suspendre temporairement le thon des menus scolaires en raison des risques de contamination au mercure. Cette annonce, faite dans un communiqué transmis à France Inter ce jeudi, fait suite à l’alerte lancée en octobre 2024 par les ONG Bloom et Foodwatch, qui avaient révélé une contamination préoccupante du thon en conserve par ce métal lourd toxique.

Près d’un an après cette enquête, les villes déplorent l’inaction des responsables politiques et de l’industrie du thon. « Aucune mesure n’a été prise par les responsables politiques nationaux et européens et l’industrie du thon pour protéger les consommateurs, en particulier les enfants », regrettent-elles dans le communiqué. Les huit mairies ont donc décidé de retirer les produits à base de thon des cantines scolaires jusqu’à ce que des mesures concrètes soient prises.

Une exigence claire : abaisser la limite de mercure

Les municipalités conditionnent la réintroduction du thon à une révision des normes européennes. « Cette mesure ne pourra être revue sans que la limite maximale de mercure autorisée dans le thon ne soit abaissée à la teneur la plus stricte existant pour le poisson, à savoir 0,3 mg/kg », précisent-elles dans leur communiqué, signé par les maires ou adjoints en charge de l’alimentation.

Elles appellent le ministère de la Santé et celui de l’Agriculture à défendre cet abaissement à Bruxelles auprès de la Commission européenne, tout en pressant le gouvernement et les parlementaires français d’interdire au niveau national la commercialisation de thon dépassant 0,3 mg/kg de mercure.

Une industrie sur la défensive mais un « devoir moral »

La Fédération des industries d’aliments conservés (Fiac) conteste ces accusations, dénonçant une enquête « partiale et volontairement alarmiste » de la part des ONG. Selon la Fiac, « la consommation de thon en conserve n’est pas dangereuse pour la santé et les produits proposés aux consommateurs respectent scrupuleusement la réglementation française et européenne ».

Malgré ces assurances, les huit municipalités estiment que « l’affaire est grave » et que « le devoir moral de l’État et des élus » est de protéger les citoyens, en priorité les enfants.