Paris : La manifestation qui fera le plus de bruit ce dimanche n’est pas celle qu’on croit

Difficile de passer à côté ce dimanche à Paris. Si les regards et caméras devraient être écartelés entre la place Vauban (7e arrondissement), où le RN manifestera en soutien à Marine Le Pen après sa condamnation, et la place de la République (11e arrondissement) où les Ecologistes et la LFI organisent une contre-manifestation, les oreilles, elles, devraient tendre vers le centre de la capitale.
Car c’est devant l’Hôtel de ville de Paris (4e arrondissement) qu’on devrait entendre le plus de bruit. Perdue dans l’actualité politique, une mobilisation organisée par la Fédération française des motards en colère (FFMC) aura lieu sous les fenêtres d’Anne Hidalgo en protestation contre les ZFE.
Le risque d’être noyé dans le flot de manifestations
« C’est sûr que ce ne sera pas facile d’exister dans le brouhaha médiatique des querelles politiques, mais il n’est pas question d’annuler, explique à 20 Minutes Jean-Marc Belotti, président de la FFMC. On risque d’être noyé dans le flot de l’actualité mais pas plus que les autres mobilisations. »
Bien que d’actualité aussi, les revendications de la FFMC et des opposants aux ZFE, qui se sont eux-mêmes surnommés « Les Gueux », existent depuis des années et se poursuivront après la séquence politique actuelle. « On veut que cela cesse maintenant. Comme toutes les autres formes qui ont existé depuis 2010 sous différents noms, ZAPA, ZCR et maintenant ZFE, ce sont des inepties qui assignent les plus démunis à résidence. »
Dans un communiqué publié ce vendredi, la FFMC explique : « Nous sommes tous conscients des enjeux écologiques et de la pollution de l’atmosphère mais l‘usager de la route, bouc émissaire idéal, est désigné comme le grand coupable, alors que la pollution est multifactorielle. »
Un rassemblement statique
De manière assez ironique, les « Gueux » demandent qu’on les laisse « respirer », « vivre » et ne plus subir « des fous furieux qui veulent nous empêcher de sortir de chez nous », explique Jean-Marc Belotti.
« On veut aujourd’hui contraindre le citoyen d’abandonner son véhicule ancien qui fonctionne encore très bien pour en acheter un neuf (pas bon pour le bilan carbone !). Quel mépris pour les plus de 20 millions d’utilisateurs de véhicules jugés trop anciens qui ne peuvent se passer de leur voiture, de leur deux-roues, de leur utilitaire, faute de solutions alternatives et d’accès aux transports en commun ! », ajoute la FFMC dans son communiqué.
Pour rassembler un maximum de monde, les motards resteront, de manière assez exceptionnelle, le pied à terre. « Pour rassembler un maximum de personnes concernées, ce sera un rassemblement statique devant la mairie », ajoute le président de la FFMC qui peut déjà compter sur la présence d’associations de commerçants, d’automobilistes ou de forains mais aussi de l’écrivain Alexandre Jardin qui plaide la cause des motards depuis des semaines sur les réseaux.