Belgique

Sous la pression de plusieurs élus Défi, dont Sophie Rohonyi, le chef de cabinet de François De Smet fait un pas de côté

Alors que Défi replonge dans la crise, certains veulent un compromis avec le clan Maingain : “François De Smet est dans le déni, il doit se ressaisir !”

Ce lundi matin, en bureau de parti, la pression est encore montée d’un cran. Après plus de trois heures de débat, le parti est arrivé à une solution d’apaisement qui a des airs de victoire pour Olivier Maingain et ses proches.

Le bureau politique a entendu les explications de M. Mohammad sur ces publications “très anciennes, qui selon lui sont décontextualisées et ne reflètent pas sa personnalité”, a écrit Défi dans un communiqué. “M. Mohammad s’est excusé pour ces posts, dont il reconnaît que la teneur ait pu blesser des personnes. Il nie farouchement tout antisémitisme, ce dont le bureau lui donne crédit.”

Abdullah Mohammad, chef de cabinet de François De Smet, président de Défi.
Abdullah Mohammad, chef de cabinet de François De Smet, président de Défi. ©Défi

Des voix se sont élevées pour réclamer qu’Abdullah Mohammad, le chef de cabinet de François De Smet, fasse un pas de côté. Pour la première fois, ces voix n’émanaient pas du clan Maingain mais de personnalités jugées proches du président… La députée fédérale Sophie Rohonyi et le député bruxellois Marc Loewenstein sont ainsi montés au créneau durant ce bureau de parti, jugeant les propos tenus par le chef de cabinet de François De Smet inacceptables.

Il a finalement accepté de faire un pas de côté, sous la pression du clan Maingain, d’une part, mais aussi de personnalités proches de François De Smet.

”M. Mohammad se met en retrait de la gestion du cabinet”

Dans les circonstances actuelles, M. Mohammad se propose de se mettre en retrait de la gestion du cabinet, afin de restaurer la sérénité et dans l’intérêt général du parti, durant le temps de la campagne, et assumera des fonctions au sein du Centre d’études Jacques Georgin. L’actuel directeur du Centre d’études assumera durant ce temps-là la fonction de directeur de cabinet”, écrit encore Défi dans son communiqué. “Le Bureau déplore les épisodes successifs consistant à dénigrer publiquement l’image du parti. DéFI rappelle son combat historique contre l’antisémitisme et toute forme de discrimination. Le bureau politique marque son plein soutien au président et souhaite qu’on se recentre sur la campagne.”

Une solution a donc été trouvée par le bureau, que les proches de François De Smet jugent “acceptable”.

Certains ont, durant la réunion, également pointé la pression permanente sous laquelle Olivier Maingain place le parti dans cette affaire, avec la pratique de la “dénonciation et de la manipulation”.

Certains élus ont même demandé qu’Olivier Maingain “soit traduit devant les instances du parti pour avoir accusé sans preuve de tricherie”, ou encore au sujet de ces expressions “contre la ligne du parti” dans le dossier de l’abattage rituel. Sans suite pour l’instant.

Après les querelles qui ont entouré la procédure de confection de la liste régionale bruxelloise, les accusations de tricherie d’Olivier Maingain envers le chef de cabinet de François De Smet, le départ de plusieurs élus du parti, dont Michaël Vossaert, Olivier Maingain avait en effet jeté un nouveau pavé dans la mare ce dimanche soir.

”Que Maingain cesse de faire du mal à son parti”

Le bourgmestre de Woluwe-Saint-Lambert avait exhumé d’anciennes publications Facebook du chef de cabinet de François, qu’il a transmis à la Dernière Heure. “Chez cet homme, l’antisémitisme, flirtant avec les thèses d’extrême droite, est bien établi”, avait commenté Olivier Maingain.

Olivier Maingain avait exigé sa démission immédiate. Sans quoi, celui qui a présidé l’ex FDF durant 24 ans prédit une crise qui pourrait “menacer l’existence même du parti”.

François De Smet avait rapidement donné son point de vue sur les récentes et nouvelles attaques d’Olivier Maingain. Le président de Défi n’avait pas dévié pas d’un pouce de sa position et soutenu son bras droit mordicus, jusqu’à ce que celui-ci décide d’initiative de se retirer provisoirement. “Je reste convaincu de la probité de mon directeur de cabinet. Il n’y a pas une once d’antisémitisme ou de racisme en lui. Il est cloué au pilori, avec une violence inouïe, sur base de posts Facebook datant de… 13 ans.

Les commentaires en ligne d’Abdullah Mohammad ne devaient pas, selon François De Smet, être pris au pied de la lettre. Il s’agirait de “posts maladroits et immatures, comme il le dit lui-même. Des posts sélectionnés, isolés et montés dans un dossier uniquement à charge, qui ne sont jamais au premier degré, qui sont inutilement sarcastiques, et qui, décontextualisés, peuvent en effet donner une fausse image de leur auteur.”

Et de conclure par un avertissement lancé à Olivier Maingain : “Qu’il cesse de faire du mal à son parti, et qu’il laisse enfin DéFI faire campagne.”

guillement

Après avoir cherché la fraude qui n’était pas présente, on cherche à abattre un homme ».

Certains, chez Défi, partagent le point de vue du président, qui a refusé d’exclure son chef de cabinet. “Après avoir cherché la fraude qui n’était pas présente, on cherche à abattre un homme. Il y a un acharnement. Si on veut abattre quelqu’un, en cherchant bien dans leurs propos passés, avec des captures d’écrans de conversations privées, on peut abattre ainsi la moitié des politiques”, assure Joëlle Maison, députée bruxelloise, néanmoins mal à l’aise et en désaccord avec les propos tenus par M. Mohammad.

Reste à savoir si la solution trouvée satisfera Olivier Maingain, qui n’assistait pas au bureau de parti…