Belgique

Salah Abdeslam n’est plus soumis à la vidéosurveillance en prison

Ce dispositif, mis en place – d’abord sans base légale – pour éviter qu’il n’y ait de « chaise vide au procès » comme l’avait justifié le ministre de la Justice de l’époque Jean-Jacques Urvoas, avait fait l’objet d’un arrêté ministériel a posteriori en 2016, puis été validé par le Conseil d’Etat.

L’arrêté ministériel spécifiait qu’il ne pouvait concerner que les personnes en détention provisoire, donc pas encore condamnées.

Depuis son arrivée à la prison de Réau (Seine-et-Marne) mercredi, « Salah Abdeslam fait l’objet d’un placement à l’isolement et est inscrit au répertoire des détenus particulièrement signalés » (DPS), a de son côté indiqué l’Administration pénitentiaire.

« A ce titre, les conditions de détention sont adaptées et prévoient notamment un accompagnement par plusieurs personnels pénitentiaires pour chaque déplacement hors de sa cellule, laquelle est régulièrement fouillée, ainsi que des changements de cellule réguliers », a-t-il été précisé.

Quinze jours après sa condamnation à Paris en juillet 2022, Salah Abdeslam avait été remis temporairement aux autorités belges afin d’y être jugé pour les attentats de Bruxelles.

Les deux pays s’étaient entendus sur le fait que cette remise ne durerait que le temps du procès et que le jihadiste purgerait en France sa peine pour les attentats du 13 novembre 2015.

Salah Abdeslam souhaitait lui purger sa peine en Belgique, où il a grandi et où résident ses proches, et ses avocats avaient entamé une bataille judiciaire pour s’opposer à son transfèrement, en dénonçant en particulier ses conditions de détention en France.

En octobre 2023, la cour d’appel de Bruxelles avait « suspendu temporairement » son transfèrement en France. Un arrêt rendu au civil qui ne pouvait pas être un obstacle au retour du jihadiste en France, a ensuite justifié le parquet fédéral belge, s’appuyant sur la jurisprudence européenne.

« Une incursion du politique qui a pris le pas sur le judiciaire, au mépris de l’Etat de droit », a dénoncé l’une des avocates françaises de Salah Abdeslam, Me Olivia Ronen.